Haut-Karabakh : la trêve n'aura duré que quelques heures
Marco Guerra - Cité du Vatican
La trêve humanitaire dans la région contestée du Haut-Karabakh a été signée samedi 17 octobre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Elle est entrée en vigueur à minuit pour être finalement violée dès l'aube. Les gouvernements d'Erevan et de Bakou s'accusent mutuellement de cette violation.
«Malgré la déclaration d'un nouveau cessez-le-feu humanitaire, les forces armées azerbaïdjanaises ont de nouveau violé l'accord», a écrit sur Facebook Shushan Stepanyan, porte-parole du ministère arménien de la défense, en affirmant qu'il y avait des victimes des deux côtés. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a, quant à lui, rapporté que les forces arméniennes ont attaqué avec des tirs de mortier et d'artillerie «les environs de la ville de Dzhabrail» et certains villages libérés le long de la rivière Araz.
La fragilité des accords
Les parties étaient parvenues à un accord sur la trêve, sous l'impulsion des coprésidents des pays du groupe de Minsk pour la résolution du conflit du Haut-Karabakh (États-Unis, Russie et France). Il y a une semaine, les deux pays avaient accepté un premier cessez-le-feu, sous la médiation de Moscou ; cessez-le-feu qui n'a jamais été respecté.
Le contexte historique
Une guerre avait opposé les deux républiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan de 1988 à 1994, les deux parties ayant entre temps proclamé leur indépendance en 1991, tout comme le Haut-Karabakh (appelé aussi Nagorny-Karabakh ou Artsakh), soutenu par l’Arménie, mais qui n’a été formellement reconnu par aucun pays. Après un bilan global estimé à 30 000 morts, le cessez-le-feu signé en 1994 sous l’égide du Groupe de Minsk (co-présidé par la France, les États-Unis et la Russie) avait mené à un gel de la ligne de front mais sans véritable paix.
Les appels et les prières du Pape
Ces dernières semaines, le Pape François a prié à plusieurs reprises pour que cesse la violence dans le Caucase et a demandé aux parties en conflit de faire des gestes concrets de bonne volonté et de fraternité. Dimanche dernier, à la fin de la prière de l'Angélus, François a exprimé sa «participation à la douleur pour la perte de vies humaines, pour les souffrances endurées, et pour la destruction de maisons et de lieux de culte.»
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