Soutien du cardinal Raï aux protestataires
Vatican News
«Un an après le soulèvement populaire, nous constatons avec une peine immense que la classe politique ignore toujours, voire méprise les revendications des manifestants et du peuple. Rien ne l’émeut : ni la révolution, ni l’explosion au port, ni la destruction de la capitale, ni l’effondrement économique et financier, ni la pandémie, ni la pauvreté, ni la mort d’innocents» : les mots du cardinal Béchara Raï, patriarche d'Antioche des maronites, sont sans concession.
Dans son homélie, ce dimanche 18 octobre, à Bkerké, il a placé tout le monde devant ses responsabilités. «Personne n’est innocent du sang du Liban qui coule. La responsabilité est collective, les comptes qui doivent être rendus aussi. Responsables et politiques, qui d’entre vous est-il habilité à s’offrir le luxe de retarder les consultations parlementaires et la formation du cabinet ? Qui d’entre vous a-t-il la prérogative de manipuler la Constitution, le pacte national, l’accord de Taëf, le système, la vie de la nation et du peuple ? Libérez le gouvernement. Vous êtes responsables d’un crime, celui de placer le pays dans un état de paralysie totale, en plus des conséquences de la pandémie du coronavirus».
La thaoura a besoin d'une direction
Le cardinal Raï a également évoqué, la thaoura, le mouvement de protestation qui a débuté il y a un an. Elle a «réussi à opérer un changement au niveau de la personnalité libanaise, à donner un nouveau souffle au peuple et à le mobiliser en faveur de l’édification d’un État libre, fort et moderne. Elle a réussi à unifier une génération de Libanais de multiples appartenances communautaires, culturelles et partisanes, à consolider le concept pacifique du changement. (…) Nous continuons de scruter la thaoura avec espoir. Nous voulons une thaoura renouvelée, éthique, indépendante et non affiliée à qui que ce soit, a souligné le patriarche. Nous voulons une révolution unitaire définissant des objectifs libanais avec audace et clarté, qui porte un programme social et national constructif, sans que les contestataires ne se disputent entre eux au sujet de leurs revendications. Nous voulons une révolution qui réémerge avec un nouveau leadership soudé, qui représente le peuple et qui soit l’interlocuteur de l’État et de la communauté internationale.»
Le cardinal Raï n'a pas hésité à afficher son plein soutien aux jeunes manifestants : «Jeunes hommes et jeunes filles du Liban, lancez-vous vers le changement. Vous êtes l’avenir du Liban et c’est de vous que votre ami (le pape) Jean-Paul II parlait lorsqu’il vous a décrit comme étant la force renouvelée du Liban. Nous sommes avec vous». (Avec l'Orient-le Jour)
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