Covid-19: l’étendue des pouvoirs de l’OMS en question
Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican
Jusqu’alors, et principalement dans sa gestion de la crise Ebola en 2014, l’organisation basée à Genève avait été plutôt louée pour sa transparence et sa réactivité. Mais depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19, l’OMS s’est rapidement retrouvée sous le feu des critiques, ses recommandations étant jugées tardives ou contradictoires. D’autres ont également souligné que l’OMS manquait à la fois de ressources budgétaires et d’indépendance face aux États.
Nombreux sont donc les défis de fonctionnement pour cette organisation internationale, vers laquelle tous les regards se tournent en temps de crise, «mais qui n’a pas les moyens des ambitions qu’on lui prête», selon le professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de Santé Globale à l’Université de Genève.
Le budget de l’organisation composée de 194 État s’élevait à deux milliards d’euros en 2019, et l’OMS ne dispose d’aucun pouvoir de sanctions, contrairement à d’autres organisations internationales, telles l’OMC pour le commerce ou l’OIT pour le travail.
Pour exemple, l’immense majorité des États-membres de l’OMS ont violé la recommandation de l’institution «à ne pas limiter les déplacements».
Les projets de réformes de l’OMS seront discutés par ses membres en novembre prochain. À cette occasion, les pays discuteront également des conséquences du retrait des États-Unis, premier bailleur de fonds de l’agence. «C’est un sujet qui nous préoccupe beaucoup», a signalé la représentante régionale russe, en visioconférence, tandis que le représentant autrichien a dit craindre un «affaiblissement» de l’OMS.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici