Accord de Paris : la conversion personnelle nécessaire
Entretien réalisé par Cyprien Viet – Cité du Vatican
Le réchauffement climatique est l'affaire de tous et pas que des États. Cinq ans après l'accord de Paris, signé à l'issue de la COP 21, si les législations nationales ont peu évolué en matière de lutte contre la hausse des températures, force est de constater que les habitudes personnelles ont peu changé non plus. Mais les clivages sur cette question dépassent de loin les différences entre générations ou classes sociales.
C'est ce que constate Cécile Renouard, sœur assomptionniste, professeure de philosophie au Centre Sèvres et enseignante à l'École des Mines de Paris, à l'ESSEC et à Sciences Po Paris. Pour elle, «les débats sont aussi à l'intérieur des générations» et ne se focalisent peut-être pas sur les mêmes points.
Covid-19, une occasion à saisir
La crise provoquée par la pandémie de Covid-19, en bouleversant l'économie mondiale, en poussant chaque secteur à évoluer, pourrait être une occasion pour relancer des échanges et des modes de production ou de consommation plus écologiques et plus en mesure de limiter le réchauffement climatique.
Mais pour sœur Cécile Renouard, «il y a un fort risque que les économies repartent de plus belle en termes d'émissions (de CO2), sans être sur les trajectoires qui sont prévues par les engagements des États depuis 2015». «Il y a beaucoup à faire pour être vraiment dans ce que l'on peut appeler la “sobriété heureuse” que le Pape François appelle de ses vœux,» poursuit-elle.
Privilégier les liens interpersonnels
Parmi les choses qui peuvent être faites au niveau intérieur, au sein de chaque personne, figure l'expérience qui nous montre que «nous ne sommes pas moins heureux, bien loin de là, quand nous prenons ces décisions qui nous invitent à consommer moins pour développer davantage de liens,» estime la sœur assomptionniste.
«De ce point de vue là, Laudato si' est un texte magnifique parce qu'il montre comment les choses sont liées». L'évolution des mentalités peut ainsi venir de retraits ou d'activités solidaires par exemple, lors desquelles chacun se rend compte que «le plus important c'est la qualité des relations avec les autres, avec plus grand que soi, avec Dieu pour ceux qui sont croyants, et la qualité des relations avec la nature et les milieux vivants et aussi avec soi.»
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