Dans le centre médical du camp de Sharya à Duhok en Irak, une femme yézidie se fait consulter. Mars 2020, image d'illustration. Dans le centre médical du camp de Sharya à Duhok en Irak, une femme yézidie se fait consulter. Mars 2020, image d'illustration.  

Les chrétiens d’Irak en première ligne durant la crise sanitaire

Plus de 12 000 personnes sont mortes du coronavirus en Irak. Dans un pays déjà exsangue par des années de violences, la population est frappée de plein fouet par la crise sanitaire. Mais la solidarité se met en place, notamment celle des chrétiens, nous explique Faraj-Benoît Camurat, fondateur et directeur général de Fraternité en Irak.

Après trois guerres et 12 ans d’embargo au cours des quatre dernières décennies, la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus a frappé une nouvelle fois la population irakienne. «Toutes les catégories ont été touchées», nous explique Faraj-Benoît Camurat, fondateur et directeur général de Fraternité en Irak, l’association de défense des minorités religieuses d’Irak. 

Dans le centre de Bagdad, un hôpital est devenu le bastion de la lutte contre la pandémie : celui de Saint-Raphaël. Le centre hospitalier fondé par des religieuses dominicaines est le plus important de la capitale, il a pu se munir d’un scanner l’année dernière notamment grâce au soutien financier de Fraternité en Irak. «A travers cette structure, les chrétiens ont montré à tout l’Irak qu'ils étaient au service de tout le monde , de tous leurs frères, qu'ils étaient chez eux en Irak, au service de leurs concitoyens sans aucune distinction», rappelle Faraj-Benoît Camurat.

Grande mobilisation des paroisses 

Comme dans chaque crise, les minorités isolées sont les plus touchées. C’est le cas des Yézidis dans la région de Sinjar ou des populations dans la plaine de Ninive. L'hôpital de Qaraqosh, qui fut complètement pillé par Daesh a su renaître de ses cendres et être en première ligne pendant la pandémie, «tant sur le diagnostic que sur le soin», détaille Fraternité en Irak, qui salue la solidarité des chrétiens sur place, qui ont notamment utilisé un séminaire pour isoler les malades de la Covid-19, «la mobilisation des paroisses a été extraordinaire».

Entretien avec Faraj-Benoît Camurat

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01 décembre 2020, 12:30