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Caracas, le 23 novembre 2020 Caracas, le 23 novembre 2020 

Venezuela: les évêques rejettent les élections et soutiennent la consultation populaire

L'épiscopat vénézuélien estime que les élections législatives du 6 décembre vont aggraver la situation dans le pays. Ils craignent une dérive politique et appellent l'opposition à s'unir pour le bien de la nation.

Dans un communiqué au ton énergique, le Conseil permanent de la Conférence épiscopale vénézuélienne rappelle que le scrutin visant à renouveler l'Assemblée nationale, le 6 décembre prochain, «loin de contribuer à la solution démocratique de la situation politique que nous vivons aujourd'hui, tend à l'aggraver».  Les évêques appellent les citoyens à participer à la Consultation populaire prévue du 7 au 12 décembre, basée sur l'article 70 de la Constitution nationale et proposée par l'actuelle Assemblée nationale en réponse et en rejet des élections législatives de dimanche, et dans la perspective de la tenue d'élections légitimes sous l'égide de la communauté internationale.

Restaurer les droits démocratiques

«Le peuple a pleinement le droit de s'exprimer par les voies légitimes garanties par la Constitution, en exprimant son opinion en tant qu'authentique sujet social», affirme l’épiscopat.

Les évêques vénézuéliens interpellent également les responsables politiques et les différentes organisations de la société civile, pour qu'ils continuent à «déployer des efforts conjoints afin de restaurer les droits démocratiques de la nation». L'épiscopat craint en particulier l'établissement imminent d'un régime communiste – avec un «plan de la patrie»-, en dehors de toute assise constitutionnelle régissant la nation.

«Nous invitons à un discernement sérieux qui nous conduira à la recherche d'une solution juste, pacifique, démocratique et concertée entre tous les Vénézuéliens à la crise multiforme qui touche le Venezuela» lancent les prélats.

Les dérives d’un pouvoir populaire

Le “Plan de la Patrie 2019-2025” a été mis en place, selon le gouvernement vénézuélien, par «des millions de citoyens» ayant formulé des propositions par le biais d'assemblées communales. D’une manière générale, depuis 2010, le gouvernement s'oriente vers l’instauration d'un “État communal” basé sur le pouvoir populaire, exercé avec la participation «directe» du peuple. Un fonctionnement qui remet en cause le système représentatif, car il ne reconnaît pas l'existence de représentants élus et, par conséquent, la séparation des pouvoirs et la suprématie constitutionnelle. L’“État communal”, base du socialisme, est donc juridiquement opposé à la Constitution de 1999 qui définit l'État vénézuélien comme une République, exprimée par «l'État social et démocratique de droit et de justice».

La population aspire à un changement pacifique

Dans leur message, les évêques notent que le peuple vénézuélien souhaite certainement un changement pacifique de la situation, en s’exprimant par un vote mené dans des conditions justes, équitables et égales entre les parties.

Se référant à l’encyclique Fratelli Tutti, ils affirment qu’en procédant sans rencontre, sans reconnaissance mutuelle et sans dialogue authentique, il n'y aura pas de solution qui puisse apporter bien-être et fraternité dans le pays. «Nous ne pouvons pas nous laisser envahir par le découragement. Au contraire, nous devons continuer à faire tout notre possible et à travailler pour l'unité, la paix et la prospérité de la Nation, en plaçant le bien commun avant tout autre intérêt», déclare aussi l’épiscopat.

Le communiqué se termine par l’expression de la proximité des évêques avec le peuple vénézuélien. Ceux-ci invitent à se tourner vers la Vierge Marie - María de Coromoto, patronne du Venezuela -, afin qu'elle intercède auprès du «grand libérateur de l'humanité tout entière, dont nous allons célébrer la naissance à Noël prochain, Jésus, le Seigneur».

Vatican News Service - ATD

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01 décembre 2020, 15:09