La relance de l’Europe au centre de la présidence portugaise
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Le gouvernement portugais peut pousser un 'ouf' de soulagement. Les négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sont terminées et l’accord conclu le 24 décembre dernier n’attend que sa ratification de la part du Parlement britannique et du Parlement européen. Ce sera d’ailleurs la première tâche du Portugal : faire en sorte que les députés de Strasbourg approuvent ce texte obtenu sur le fil, évitant un Brexit dur.
Mais, une fois ce chapitre clos, d’autres défis se présenteront très vite. Pour Christian Lequesne, professeur de science politique à Sciences Po Paris et spécialiste des questions européennes, c’est la question de l’application du plan de relance de l’Union européenne obtenu le 21 juillet dernier après des discussions difficiles, qui sera priorité. «Il faut maintenant que les instruments qui sont des prêts, des subventions aux États membres impactés par la crise, puissent être mis en œuvre», explique-t-il.
Le Portugal salué pour son sérieux
L’expérience du Portugal face à la crise de 2008-2013, qui a privilégié une approche plus sociale et n’a pas suivi la tendance rigoriste du Nord de l’Europe, «a été vue par les autres États comme un modèle d’équilibre», affirme Christian Lequesne. Ce succès peut aider Lisbonne à faire entendre davantage sa voix quant au plan de relance mais «aucun État, quel qu’il soit, petit ou grand, ne peut imposer son modèle. Tout est débat et compromis», précise-t-il.
Concernant la question migratoire, au centre des débats européens depuis 2015, le Portugal l’abordera, car «c’est une figure quasi obligée» estime le professeur de science politique. «On n’arrivera pas à une réforme de l’espace Schengen sous présidence portugaise. On a besoin de beaucoup plus de temps. Le sujet est tellement sensible, en particulier dans les opinions publiques de l’ensemble des pays membres, et les solutions que les États veulent sont tellement différentes, qu’on ne règlera pas la question en six mois», prédit Christian Lequesne.
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