Le président congolais à la recherche d’une nouvelle majorité
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Le 6 décembre, Félix Tshisekedi demandait «une nouvelle majorité» face au rejet de la coalition que son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) formait depuis les dernières élections de fin 2018, avec le FCC, le Front commun pour le Congo. Le président congolais franchissait ainsi une nouvelle étape de son émancipation de son encombrant allié qui contrôlait les autres principales institutions du pays.
Dès lundi, des heurts éclataient au sein même du palais du Peuple, siège du Parlement, entre députés pro-Tshisekedi et pro-Kabila. Des violences ont également eu lieu dans la rue. Durant cette semaine, les députés du camp présidentiel ont ainsi tenté de prendre contrôle de l’Assemblée nationale, en en changeant le bureau politique et obtenant finalement jeudi la «déchéance» de sa présidente, Jeanine Mabunda.
Le rapport de force au sein de l’Assemblée est donc en train d’évoluer en faveur de Felix Tshisekedi. Le chef de l’État n’a eu de cesse depuis près de deux ans d’augmenter sa marge de manœuvre au détriment du FCC et de Joseph Kabila qui l’a aidé à s’emparer de la magistrature suprême. Mais pour bâtir une nouvelle majorité, il doit compter sur un effritement du FCC, agglomérat de partis liés à Joseph Kabila, et sur la faible homogénéité de l’opposition, rassemblée autour de Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, comme le souligne Kris Berwouts, expert indépendant, spécialiste de la RDC.
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