En Colombie, indignation et douleur face au massacre de jeunes à Buga
Alina Tufani - Cité du Vatican
«Il est inconcevable qu'il existe une société qui voit mourir sans défense ceux qui ont rempli leur cœur et leur esprit de l'illusion de se préparer à la vie, et qui avaient l'avenir entre leurs mains». Par ces mots, Mgr José Ospina, évêque de Buga, a exprimé «son indignation et sa profonde tristesse» face au massacre de cinq jeunes diplômés du secondaire et de deux autres personnes blessées lors d'une réunion dans une ferme du Valle del Cauca, dans la nuit de samedi à dimanche.
«Je sais que des événements comme ceux-ci n'ont aucune logique ou application autre que la brutalité des insensés et des criminels qui n'ont aucune pitié pour les autres ou pour eux-mêmes», lit-on dans une déclaration du prélat colombien qui se dit «totalement désorienté, comme beaucoup de Bugueños et de Colombiens», tout en exprimant sa proximité et sa solidarité avec les familles des victimes.
Crime commis par des tueurs à gages
Un rapport préliminaire de la police locale a révélé que quatre hommes armés sont arrivés à la ferme San Jacobo, située dans le quartier de Cerro Rico dans la Valle del Cauca, où ils ont fait irruption à 2 heures du matin, demandant le fils du propriétaire de la propriété et ont tiré sans discrimination sur les personnes présentes.
«Que les autorités fassent leur devoir pour trouver les responsables de ce massacre, qu'elles redoublent d'efforts pour préserver la vie de tous les citoyens, tandis que nous, croyants, continuerons à lutter pour proclamer que la vie est sacrée du moment de la conception jusqu'à la mort naturelle, et nous nous remettons, une fois de plus, entre les mains du Père aimant pour la miséricorde, la force et la sérénité intérieure», a déclaré Mgr Ospina.
Un pays encore meurtri
Il y a déjà eu six meurtres collectifs de trois personnes ou plus en Colombie depuis le début de l'année 2021. Un panorama qui indique malheureusement que les chiffres de l'année dernière ne changeront pas: 91 massacres avaient été perpétrés et plus de 300 personnes tuées. La violence est le pain quotidien dans un pays qui, depuis des années, fait des tentatives de réconciliation et de paix qui n'ont pas réussi à pénétrer au cœur de la société, encore marquée par des années de guérilla, de trafic de drogue et de violence.
Des milliers de questions traversent l'esprit de ceux qui leur ont donné la vie, les ont éduqués, les ont aimés et les ont regardés grandir: «Pourquoi Dieu permet-il cela ? Quel mal avons-nous fait pour nous infliger une douleur aussi grande et déchirante», souligne Mgr Ospina, rappelant que Dieu n'est pas celui qui envoie et produit la mort, la souffrance et la désolation, car «il respecte les lois naturelles et la liberté humaine».
La consolation de Jésus
L'évêque de Buga affirme que Jésus crucifié «nous accompagne dans l'incompréhension de la mort et que la douleur de Marie, en tant que mère, en voyant son fils massacré par l'intolérance de quelques-uns, permet de supporter ces moments de douleur et de souffrance».
Mgr Ospina rappelle que le triomphe de Jésus ressuscité «ouvre l'espoir de savoir que ces jeunes sont encore vivants en celui qui a vaincu le péché et la mort» et demande au Seigneur des Miracles, «phare lumineux de la foi» que Buga et la Colombie puissent «vivre la profondeur de la valeur de la vie temporelle et éternelle et bénir tout le monde abondamment».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici