États-Unis: l'exécution de Lisa Montgomery provoque l'indignation
Ce sera l'un des derniers actes de la présidence de Donald Trump. Lisa Montgomery, 52 ans dans les couloirs de la mort depuis 16 ans a reçu une injection léthale au pénitencier fédéral de Terre-Haute dans l'Indiana. Lisa Montgomery y était emprisonnée après avoir tué une femme enceinte afin de lui voler son fœtus. Il s'agit de la première exécution fédérale d'une femmes en près de 70 ans. En 2017, Donald Trump avait fait part de sa volonté d'appliquer de nouveau la peine de mort au niveau fédéral.
L'espoir que l'Américaine soit graciée avait pourtant été relancé après que lundi, le juge James Hanlon du district Sud de l'Indiana avait ordonné de surseoir à son exécution. Les avocats de la condamnée avaient fait valoir qu’elle n'était pas dans un état mental compatible avec son exécution.
Mais le ministère de la Justice a annulé cette décision et la Cour Suprême a finalement donné son feu vert à l'exécution, rejetant les ultimes recours de ses avocats. L'un des avocats de Lisa Montgomery, Kelley Henry, a qualifié cette nouvelle exécution de vicieuse», évoquant dans un communiqué «la soif de sang d'une administration en faillite». L'avocate a également précisé que la condamné n'avait même pas été autorisée à effectuer une prière avec son conseiller spirituel.
Besoin de miséricorde et de pardon
Très engagée contre la peine de mort, la communauté catholique Sant'Egidio a fait part de «toute sa douleur et son indignation face à la décision cruelle de procéder quand même à l'exécution» de Lisa Montgomery. Un acte qui, selon Sant' Egidio ne manifeste qu'un «désir de vengeance "légale", qui n'a rien à voir avec la justice, qui est toujours un combat pour la vie». «L'horreur de cette mort ne guérit pas les blessures causées par la violence, mais injecte des doses de haine et de désespoir dans une société qui a plutôt besoin de raison, d'une justice réhabilitante, de miséricorde et de pardon» précise encore la communauté.
Dans une note parue lundi, Sant'Egidio demandait «d'arrêter l'exécution, dans la conviction qu'il n'y a pas de justice sans vie». L’organisation catholique avait organisé une veillée de prière en ligne promue par le Catholic Mobilizing Network à Rome, ce 12 janvier.
Ces derniers jours aux États-Unis, plus d'un millier d'avocats avaient signé des lettres exhortant le président sortant, Donald Trump, à commuer la peine de mort de Lisa en prison à vie, précisément en raison de sa grave maladie mentale. «Nous ne demandons pas qu'elle soit acquittée. Ce que nous demandons, c'est qu'elle soit graciée», explique Sandra Babcock, professeur de droit à la Cornell Law School et directrice du Cornell Center on the Death Penalty Worldwide, citée par la Communauté de Sant’Egidio.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici