Les Îles Canaries, nouvelle étape migratoire vers le continent européen
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
C’est un petit bout de terre espagnole de 1 500 km2 dont les plages de sable fin font en général le bonheur des touristes: les Îles Canaries, archipel espagnol au large de la côte nord-ouest du continent africain.
Depuis six mois, les Iles Canaries sont confrontées à un nouveau phénomène: celui de l’immigration illégale. Alors que les arrivées illégales ont diminué en Europe l’année dernière -selon les chiffres préliminaires recueillis par Frontex, le nombre de cas de passage illégal de frontières européennes a chuté de 13% l'année passée, à environ 124 000, - une nouvelle route migratoire dite «route de l’Afrique de l’Ouest», semble s’ouvrir.
Des traversées périlleuses
Ils ont été environ 24 000 depuis septembre dernier à l’utiliser et à se rendre ainsi sur les îles Canaries. Sur de fragiles barques, dans les houles de l’Atlantique, des jeunes hommes principalement, qui espèrent ensuite être envoyés sur le continent européen pour y trouver un emploi et s’y forger une vie meilleure.
Avec la multiplication de ces arrivées illégales, les ONG s’inquiètent, sur place les structures d’accueil, de tri et les administrations pour gèrer ce nouvel afflux sont inexistantes. Tandis que les touristes ont déserté l’île à cause de la crise sanitaire, les personnes cherchant refuge sont accueillis de manière temporaire, dans des complexes hôteliers vides, et certains habitants locaux se sentent débordés.
Comment expliquer ce phénomène nouveau? L’analyse d’ Ekrame Boubtane, économiste, spécialisée dans les questions de migrations internationales, chercheure à l’Institut national d’étude démographique:
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