A Manaus au Brésil, la situation sanitaire est hors de contrôle
Delphine Allaire - Cité du Vatican
Au Brésil, les carences hospitalières comme le manque d’oxygène suscitent l’indignation. Des manifestations ont eu lieu vendredi 15 janvier dans les grandes villes du pays pour protester contre la situation dans la région amazonienne. Les critiques contre la gestion de l’épidémie par l’équipe Bolsonaro sont plus vives que jamais. Au Brésil, pays de l’un des variants de la souche covid, l’épidémie a fait plus de 208 000 morts, chiffre que seuls les États-Unis ont pour l’heure dépassé.
Et la situation la plus critique se concentre dans la région amazonienne qui manque de ressources logistiques. L’Etat d’Amazonas dans le nord a en effet épuisé toutes ses réserves en oxygène. Malades covid ou autres pathologies, il n’y en a tout simplement plus dans les hôpitaux saturés de la région.
Manque d'oxygène
Les familles de patients amènent leur propres bombonnes et des médecins ventilent les maladies avec leur propres mains…. Comme on peut le voir sur les images que des Brésiliens indignés postent en masse sur internet.
L’archevêque de Manaus en personne, Mgr Leonardo Steiner, a interpellé le gouvernement sur ces carences, et appelé à ce que la mentalité du profit ne régisse pas la période actuelle. «Lors de la première vague d'urgence sanitaire, a souligné le prélat, des personnes sont mortes par manque d'information, par manque de lits dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs. Mais aujourd'hui, dans la deuxième vague actuelle, des gens meurent aussi, aussi incroyable que cela puisse paraître, par manque d'oxygène», de plus en plus absent des établissements de santé. C'est pourquoi l'évêque Steiner implore : «Pour l'amour de Dieu, envoyez-nous de l'oxygène, donnez-nous de l'oxygène. Les gens ne peuvent pas continuer à mourir comme ça».
Alors l’évacuation des patients vers d’autres États a commencé et le gouvernement fédéral a indiqué envoyer des bouteilles d’oxygène. Pas assez pour calmer la colère des manifestants du vendredi 15 janvier. Le Brésil en couvre-feu à 19h pour 10 jours devrait entamer sa campagne de vaccination dès le 20 janvier avec le vaccin anglo-suédois AstraZeneca et le chinois Coronavac.
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