La Somalie à l'épreuve du fractionnement clanique et armé
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican
La crise liée au report de l’élection présidentielle en Somalie plonge le pays dans une période d’incertitude qui vient se rajouter à un ensemble d’autres crises non résolues. Un pays fractionné entre plusieurs pouvoirs toujours en attente de développement et de pacification.
Depuis le 8 février, l'opposition ne reconnaît plus la légitimité du président sortant Mohamed Abdullahi Farmajo. Son mandat officiel a en effet expiré après le report de l'élection présidentielle au début du mois. Le scrutin n’a pas pu se tenir, malgré des pourparlers de dernière minute entre la présidence et les cinq États de la Fédération somalienne.
Depuis, des incidents armés ont eu lieu à Mogadiscio la capitale et la communauté internationale s'inquiète, alors que les islamistes shebabs représentent toujours une menace, jouant sur ces fracturations claniques.
La Somalie est plongée dans l'instabilité depuis 1991 et la chute du régime militaire de l'ex-président Siad Barre, qui a précipité le pays dans une guerre des clans. Depuis, la plupart des leaders politiques disposent toujours d'armes et de combattants.
Le pays fait également face à l'insurrection des militants islamistes shebab qui ont tenu Mogadiscio avant d'en être évincés en 2011. Ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent leurs opérations.
Marc Fontrier est chercheur spécialiste de la Corne de l’Afrique en particulier de la Somalie. Il nous éclaire sur les divisions profondes de ce pays sur lequel il est si difficile de plaquer des modèles occidentaux.
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