Birmanie : le cardinal Bo demande de résister à la tentation de la violence
S'adressant aux jeunes étudiants qui dirigent le mouvement pro-démocratie, le cardinal énumère quelques-uns des nombreux défis auxquels ils sont confrontés aujourd'hui, tels que «la violence brutale contre le peuple qui rend les assemblées pacifiques de plus en plus impossibles; la peur, la dépression et l'anxiété quant à l'avenir».
Dans cette déclaration datée du 24 mars et relayée par l'agence Ucanews, il salue le «mouvement national, fondé sur les valeurs de la démocratie, de la non-violence, de l'égalité et de la solidarité, et qui cherche à rendre justice à tous», tout en soulignant le risque d’une dérive mortifère : «aujourd'hui, avec le nombre croissant de morts, vous vous demandez si la lutte armée n'est pas la meilleure réponse à la répression et à la brutalité quotidiennes auxquelles vous êtes confrontés», s'inquiète l’archevêque de Rangoun.
«Je vous invite à rester déterminés et disciplinés dans la non-violence», déclare-t-il, ajoutant que, personnellement, il continuera à «soutenir tous les efforts et interventions non violents et pacifiques». «Je suis pleinement engagé à tous les niveaux pour réduire la violence dans les rues et protéger la vie des gens».
Selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques, au moins 275 personnes ont été tuées en Birmanie depuis le coup d'État du 1er février.
La solidarité des évêques d'Asie
Face à cette situation dramatique, la Fédération des conférences épiscopales d'Asie s'est également jointe aux fervents appels à la fin de la violence dans le pays. 12 cardinaux asiatiques dans une déclaration publiée le 23 mars, adressée aux militaires, aux politiciens, aux manifestants, à tous les chefs religieux et à l'Église, ont exprimé leur proximité avec le cardinal Bo, partageant son chagrin et son angoisse. «Nous nous joignons à vous alors que vous conduisez votre peuple dans la prière à Dieu pour une résolution rapide du conflit et pour que tous voient le chemin vers une solution, en condamnant la violence militaire contre les civils innocents.»
Ils martèlent que «la violence n'est jamais une solution; la force n'est jamais une solution. Cela ne conduit qu'à plus de douleur et de souffrance, plus de violence et de destruction». Ils invitent tous les chefs religieux de Birmanie à se joindre à cette prière et à cet appel à la paix, demandant l'intercession de la Vierge Marie pour la paix et la liberté.
Vatican News Service - AP
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