L’Église bolivienne plaide en faveur de la réconciliation
Vatican News
«La justice doit rechercher ce qui est juste, et non répondre à la question politique» : c’est ce qu’a déclaré le président de la conférence épiscopale de Bolivie, Mgr Centellas, archevêque de Sucre. Il réitère son appel au respect de la démocratie, de la Constitution et de la séparation des pouvoirs, notamment dans l'exercice de la justice. Il a affirmé qu'en ces temps difficiles, «le respect de la Constitution politique de l'État et le respect de l'État de droit» sont fondamentaux.
Les déclarations du président de l'épiscopat bolivien interviennent au milieu des protestations des mouvements civiques, des cultivateurs de coca et des mouvements de santé contre la «répression» menée par le nouveau pouvoir et l'arrestation de l'ancienne présidente Jeanine Áñez et de deux ministres de son cabinet. Ils sont accusés de coup d'État, de sédition et de terrorisme pendant la crise de 2019 survenue après les élections contestées qui ont entraîné la démission d'Evo Morales de la présidence de la Bolivie.
Manifestations contre le gouvernement
«La Bolivie vit une situation très difficile», a déclaré l'archevêque, qui a exhorté le président Luis Arce à se souvenir de son discours initial, dans lequel il invitait à une réconciliation, à panser les plaies et à marcher ensemble. «Tel devrait être l'esprit qui accompagne la Bolivie, et non les conflits ou les confrontations», a déclaré Mgr Centellas.
Une manifestation massive a traversé une grande partie du centre de la capitale, La Paz et d'autres villes du pays hier. «Ce n'est pas la justice, mais la vengeance» : ce fut le slogan de ces rassemblements, en référence à ce qui est arrivé à l'ancienne présidente. Les manifestants ont également accusé le président actuel, Luis Arce, et l'ancien chef de l’État Evo Morales de mettre en œuvre un gouvernement non démocratique. De même, les secteurs politiques et civiques ont réitéré leurs avertissements concernant une grève nationale si les arrestations se poursuivent.
Une justice aux ordres
En ce sens, l'archevêque de Sucre a souligné que «dans le pays, il n'y a pas d'indépendance des pouvoirs» et a ajouté que les événements de ces derniers jours «montrent que le système judiciaire répond au gouvernement en place». «La justice doit rechercher ce qui est juste, et non répondre à la question politique, car cela ne nous renforce pas en tant que pays démocratique», a déclaré le prélat.
La question de la démocratie pour le président de la CEB est «névralgique» en Bolivie, cependant, il reconnaît que depuis un certain temps «il y a une tentative de réductionnisme, il y a beaucoup de contradictions et d'altérations», ce qui signifie qu'«un État démocratique» n'est pas respecté.
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