L’Espagne légalise l’euthanasie
Vatican News
«C’est une mauvaise nouvelle» commente Mgr Argüello, secrétaire général de la CEE, au sujet de l’adoption ce jeudi matin par les députés de la version définitive de la loi sur l’euthanasie. Pour éviter la souffrance des patients, c’est leur donner la mort qui a été choisi, regrette-t-il. Or, «il est dramatique qu'en Espagne, 60 000 personnes meurent chaque année dans la souffrance, ce à quoi on pourrait remédier avec une politique adéquate de soins palliatifs», indique l’évêque auxiliaire de Valladolid.
Malgré le vote de cette loi qui fait de l’Espagne le quatrième pays européen à légaliser l’euthanasie après les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, «c'est le moment de promouvoir une culture de la vie et de prendre des mesures concrètes pour promouvoir un testament de vie ou des directives anticipées qui permettent aux citoyens espagnols d'exprimer de manière claire et déterminée leur désir de recevoir des soins palliatifs».
Objection de conscience
C’est aussi le moment de promouvoir «l’objection de conscience et tout ce qui a trait à cette culture de la vie qui veut avoir une ligne rouge disant avec force " tu ne tueras pas, tu ne provoqueras pas la mort de manière décisive pour soulager la souffrance, mais au contraire, tu soigneras, tu pratiqueras la tendresse, la proximité, la pitié, l'encouragement, l'espoir pour ces personnes qui sont dans la dernière ligne droite de leur existence, peut-être dans des moments de souffrance qui ont besoin de réconfort, de soins et d'espoir ".»
Approuvée à une large majorité
La loi a été approuvée par une majorité de 202 députés sur 350, principalement issus de la gauche et du centre. 141 députés de droite et d’extrême-droite ont voté contre, deux se sont abstenus. Le président du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez a qualifié dans un tweet l’Espagne de «pays plus humain, plus juste et plus libre».
La loi prévoit que toute personne ayant «une maladie grave et incurable» ou des douleurs «chroniques le plaçant dans une situation d'incapacité» puisse demander l'aide du corps médical pour mourir et s'éviter ainsi «une souffrance intolérable». Des conditions strictes encadrent toutefois la démarche: la personne, espagnole ou résidant dans le pays, doit ainsi être «capable et consciente» lorsqu'elle fait la demande, qui doit être formulée par écrit «sans pression extérieure» et renouvelée quinze jours plus tard. Le médecin pourra toujours rejeter cette demande s'il estime que ces critères ne sont pas remplis ou faire valoir «son objection de conscience». En outre, elle devra être approuvée par un autre médecin et recevoir le feu vert d'une commission d'évaluation.
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