Troubles au Sénégal: la confiance entamée entre un président et son peuple
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les tensions ont commencé mercredi 3 mars après l'arrestation d'Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall. Inculpé dans une affaire de viol présumé qu’il nie farouchement, il a finalement été placé ce lundi en liberté sous contrôle judiciaire. Son arrestation a embrasé les rues de Dakar et de plusieurs grandes villes du pays, faisant au moins 5 morts selon le bilan officiel, 11 selon l’opposition.
Mobilisation prévue samedi
Le 8 mars, la Conférence épiscopale du Sénégal appelait à l’apaisement, par la voix de l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye. Quelques heures plus tard, dans une allocution télévisée, le chef de l’État réclamait lui aussi le calme, demandant d’«éviter la logique de l'affrontement». Le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) a quant à lui lancé un nouvel appel à la mobilisation, pour un rassemblement pacifique ce samedi 13 mars. La coalition, créée la semaine dernière, regroupe des partis politiques d’opposition (dont le “Pastef” d’Ousmane Sonko) et des mouvements de la société civile. Le M2D avait auparavant suspendu les manifestations prévues ce mardi et mercredi. Il s’est dit «soucieux de la paix et de la stabilité», expliquant avoir entendu «de nombreux appels» et recommandations, notamment de la part de responsables religieux.
Si la spirale de la violence semble pouvoir être évitée, ces évènements révèlent un grand malaise au sein de la société et de la classe politique, dans un pays déjà affaibli par les conséquences économiques de la pandémie. Voici le décryptage de Caroline Roussy, chercheuse à l’IRIS, responsable du programme Afrique:
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici