En Birmanie, les édifices religieux dans le viseur de l’armée
Avec Fides
Ces derniers jours, l'armée a effectué des descentes dans de nombreuses églises chrétiennes de toutes confessions dans l'État de Kachin, sous prétexte d'activités subversives. Les militaires ont fouillé les églises chrétiennes baptistes, catholiques et anglicanes de la ville de Mohnyin. Les raids visent également les monastères et temples bouddhistes à travers le pays, détaille l’agence Fides.
Ces raids, selon une source anonyme à l’agence missionnaire, «constituent des violations flagrantes de la liberté de religion. Les sites religieux sont sacrés.»
Le révérend Awng Seng de la Convention baptiste de Kachin (KBC), sous le choc, détaille comment les soldats ont pris d’assaut le complexe religieux : «Les soldats ont escaladé les clôtures et sont entrés dans tous les bâtiments du complexe, sans aucune justification, et ont fouillé tous les espaces», car ils soupçonnaient qu’une figure de la protestation se soit cachée dans les bâtiments. Les forces de sécurité n'ont rien trouvé d'illégal dans toutes les églises fouillées.
«Il est inacceptable de mener ces raids sur un site religieux chrétien avec du personnel armé agissant comme s'il s'agissait d'une opération militaire. Nous le condamnons fermement. Si l'armée agit de la sorte dans des lieux sacrés, nous ne pouvons pas imaginer comment elle se comporte dans les maisons privées des gens», fait remarquer le révérend Awng Seng, signalant que le Kachin Theological College et le Baptist Christian Seminary attenant dans la capitale de l'État de Kachin, Myitkyina, ont également été fouillés.
«Des raids violents et intimidants»
La Convention baptiste de Kachin (KBC), qui compte plus de 400 000 membres et 429 églises et joue un rôle de premier plan dans l'État de Kachin, a rappelé que «les communautés religieuses chrétiennes, bouddhistes, hindoues et musulmanes prêchent la vérité et la justice», affirmant que «ces raids violents et intimidants sont consternants». Le KBC a déclaré son opposition au régime militaire et a organisé des liturgies quotidiennes de prière pour la paix et la justice, appelant à la démocratie fédérale, à l'égalité, au respect de la liberté et des droits de l'homme.
Ces derniers jours, les forces de sécurité ont également fait une descente dans une église baptiste à Lashio, dans l'État de Shan (nord du pays), arrêtant pendant deux jours dix responsables religieux et le personnel résident, tous libérés par la suite précise Fides, et tirant des coups de feu à l'intérieur de l'église alors qu'elles recherchaient des manifestants hostiles au régime.
Depuis le coup d'Etat du 1er février qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, la Birmanie est secouée par des manifestations quotidiennes avec un bilan de la répression qui a passé le cap des 600 morts. Le sang a de nouveau coulé vendredi 9 avril au matin. Selon les secours, au moins quatre personnes ont été tuées lorsque les forces de sécurité ont détruit des barricades de contestataires dans la ville de Bago, à environ 65 km au nord-est de Rangoun.
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