Des indigènes d'Amazonie dénoncent leurs conditions de vie à l'ONU
La réunion de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, qui se tient depuis 2002, se déroule à New York du 19 au 30 avril. Le 20 avril, une session avait pour thème : «Pendant la pandémie de Covid 19, les violations des droits de l'homme en Amazonie s'amplifient et s'approfondissent» et était présidée par Mgr Gabriel Caccia, représentant permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU. Lors de cette discussion, à laquelle participait aussi le rapporteur spécial des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones, le secrétaire exécutif du REPAM, le réseau écclésial panamazonien, a souligné combien l'Amazonie restait une région avec de profondes inégalités, de grandes disparités sociales, et que la précarité du système de santé avait aggravé la pandémie.
Lors de cette session, Mgr Caccia a dénoncé le fait que les gouvernements veulent relancer l'économie, en permettant l'invasion de l'Amazonie, en donnant par exemple aux compagnies minières la liberté d'exploiter la région amazonienne, sans le consentement préalable des peuples autochtones. Ce sont les mineurs qui, dans certains pays, comme le Brésil, ont apporté le Covid-19 aux communautés indigènes a t-il précisé.
Une situation préoccupante au Brésil
À l'heure où la santé des populations de nombreux pays est de plus en plus menacée, le rapporteur spécial des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones a rappelé les différentes pandémies propagées par les colonisateurs au cours de l'histoire, parfois de manière intentionnelle. La situation des communautés indigènes du Brésil a été particulièrement mise en avant au cours de cette discussion. Le leader indigène Jeremias Mura adénoncé les attaques subies pendant la pandémie. Selon lui, «le gouvernement brésilien ne s'est pas soucié d'une politique différenciée pour les peuples indigènes pendant la pandémie, ce qui a considérablement aggravé la situation sanitaire».
Depuis l'Amazonie péruvienne, un autre chef local, Alberto Ynuma a dénoncé la situation dans la région de Madre de Dios, où les postes de santé des communautés indigènes sont privés de personnel et de médicaments. L'eau est polluée par le mercure et les déchets miniers. Selon lui, dans la forêt, on trouvait tout, y compris des médicaments, ce qui n'est plus possible aujourd'hui à cause de la pollution. Une situation d'urgence à laquelle se sont ajoutés les effets provoqués par le Covid-19.
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