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Dans certains quartiers loyalistes de Belfast, des pancartes appellent les unionistes à suspendre leurs manifestations après la mort du Prince Philip, époux de la Reine Élisabeth, le 9 avril 2021 Dans certains quartiers loyalistes de Belfast, des pancartes appellent les unionistes à suspendre leurs manifestations après la mort du Prince Philip, époux de la Reine Élisabeth, le 9 avril 2021 

Irlande du Nord: un embrasement révélateur du malaise des unionistes

Depuis fin mars, l'Irlande du Nord fait face à une nouvelle flambée de violences. Du jamais vu «depuis plusieurs années» selon la police locale. Ces émeutes sont le fruit du Brexit, mais montrent aussi que les tensions intercommunautaires restent vives.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican  

Depuis le 29 mars dernier, les violences qui secouent l’Irlande du Nord ont fait d'importants dégâts matériels et blessé 88 policiers. Elles sont parties de Londonderry, déclenchées par des unionistes, à majorité protestants et partisans d'une union totale avec le Royaume-Uni. Ceux-ci se sont d’abord opposés à la police, puis à des républicains à majorité catholique, partisans de la réunification avec la république d'Irlande. Beaucoup de jeunes sont présents parmi les manifestants.


Mise en garde des autorités

Pour la province britannique, c’est le spectre de trois décennies sanglantes qui ressurgit. La paix demeure fragile, et le Premier ministre irlandais Micheal Martin a mis en garde samedi 10 avril contre une «spirale» de violences, précisément 23 ans après la signature de l’Accord du Vendredi Saint. «Nous avons le devoir, pour la génération de l'accord et pour les générations futures, de ne pas rentrer dans une spirale ramenant vers l'époque sombre des meurtres sectaires et des discordes politiques», a-t-il averti dans un communiqué.

«La semaine a été difficile et inquiétante», a déclaré quant à lui le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney. «Cet anniversaire nous rappelle les responsabilités que nous avons tous, et ce que la politique, la détermination et le dialogue peuvent accomplir», a-t-il déclaré.

 

Unionistes et républicains du gouvernement local ont eux aussi condamné de manière unanime les actes de violence, et les appels au calme se sont multipliés depuis Londres, Dublin et Washington.

Derrière ces émeutes se cache avant tout le Brexit, dont les conséquences ont nourri un sentiment de trahison et d'amertume parmi la population nord-irlandaise. Écoutons les précisions de Christophe Gillissen, professeur d’études irlandaises à l’Université de Caen-Normandie :

Entretien avec Christophe Gillissen

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13 avril 2021, 09:46