Révolte sociale et répression, les Colombiens se retournent contre leur président
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican
Après les mobilisations massives de 2019 et 2020, le gouvernement de droite colombien est confronté à une nouvelle crise sociale, provoquée par un projet de hausse des impôts visant à pallier l'impact économique de la pandémie.
Jacobo Grajales-Lopez, professeur de sciences politiques à l’Université de Lille, spécialiste de la Colombie, décrypte les causes de ce mécontentement populaire, et en analyse les conséquences.
Une partie de la population, classes moyennes et personnes ayant basculé dans la pauvreté, proteste ainsi contre la politique générale du gouvernement libéral d’Ivan Duque.
Une crise aggravée par la répression
Parti d’une opposition à un projet de réforme fiscale depuis retiré, le mouvement gagne jour après jour en ampleur, tout comme la répression dont il fait l’objet. Des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues depuis le 28 avril. À ce jour, au moins 27 personnes sont mortes, plus de 800 ont été blessées, et 500 ont disparu dans ces manifestations.
Le Pape François, lui-même, s’est exprimé sur le sujet dimanche après le Regina Caeli. Le Saint-Père s’est dit proche des Colombiens, assurant suivre tous ces affrontements avec «préoccupation».
Le principal collectif de la mobilisation sociale en Colombie a appelé à de nouvelles manifestations et grèves mercredi, après l'échec de sa première rencontre avec le président Ivan Duque lundi pour désamorcer la crise aggravée par la répression policière.
Ivan Duque, aujourd'hui âgé de 44 ans, est le plus jeune président de l'histoire contemporaine de la Colombie. A un an de l’élection présidentielle de 2022, à laquelle Ivan Duque ne pourra se représenter car la Constitution interdit de réaliser deux mandats consécutifs, le climat politique colombien promet de se radicaliser.
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