Le Sri Lanka traverse sa pire récession depuis son indépendance
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le 18 mai dernier, le Sri Lanka commémorait le 11e anniversaire de la fin de la guerre civile. Si la réconciliation de ce pays partagé entre Cinghalais et Tamouls reste fragile voire inachevée, la situation économique n’est guère plus favorable.
Les réserves de devises sont au plus bas depuis une décennie – 4,8 milliards de dollars fin janvier -, et le PIB a reculé de 3,6% en 2020. La pandémie, et avant elle les sanglants attentats de Pâques 2019 ont porté atteinte au secteur touristique de l’île, principale source de revenus.
Pour tenter de renflouer les caisses, le gouvernement sri-lankais a largement emprunté ces dernières années, notamment auprès de la Chine. D’importants emprunts ont été effectués en 2005 et 2015 pour des projets d’infrastructures, mais Colombo n’a jamais été en mesure de rembourser… Si bien qu’un port en eau profonde avait même dû être cédé à une société chinoise faute d’avoir pu rembourser le prêt pour sa construction. Aujourd’hui, la présence du géant chinois se renforce sur cette île de l’océan Indien à la localisation stratégique. Avec une dépendance financière accrue : fin mars, le Sri Lanka a emprunté 2,2 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) aux banques chinoises.
Delon Madavan est géographe, chercheur rattaché associé au Centre d'études et de recherche sur l'Inde, l'Asie du Sud et sa diaspora (CERIAS) de l’université de Québec à Montréal et au CEIAS de l’EHESS (Paris). Il revient d’abord sur les causes de cette récession.
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