En Syrie, une élection présidentielle pour la forme
Les ressortissants de l’étranger ont déjà pu voter le 20 mai; quant à leurs compatriotes restés au pays, ils pourront le faire ce mercredi. Cette élection, la deuxième depuis le début de la guerre initiée en 2011, ne suscite guère d’élan. Pour les Syriens harassés par le conflit, étranglés par la crise économique et la pauvreté, la préoccupation principale est aujourd’hui de survivre, non de se passionner pour un scrutin dont l’issue ne réserve aucune surprise.
En effet, vainqueur de l’élection en 2014 avec 88% des suffrages, Bashar Al-Assad devrait une fois encore l’emporter largement. Face à lui, seuls deux candidats ont reçu le feu vert de la Haute cour constitutionnelle pour l’affronter: Abdallah Salloum Abdallah, député et ancien ministre, et Mahmoud Mareï, membre du Front démocratique syrien, formation politique tolérée par Damas mais non reconnue par l’opposition en exil. Qualifiée de simulacre par tous les experts, cette élection a d’ores et déjà été rejetée par la communauté internationale.
Sans intérêt donc, ce scrutin de pure forme comporte toutefois d’autres enjeux pour Assad, qui s’apprête à être reconduit à la tête d’un pays en ruine, fracturé et sous tutelle étrangère - iranienne et russe. L’analyse du géographe Fabrice Balanche, professeur à l’Université Lumière Lyon II et spécialiste de la Syrie :
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