Dimanche des aborigènes : pour une guérison de la mémoire australienne
VNS - Les évêques australiens expliquent dans un communiqué que l'événement vise à «reconnaître et célébrer les dons des premiers peuples du pays» et que cette année, il est «particulièrement important après la pandémie de Covid-19 et son impact sur l'ensemble de la société».
C'est précisément pour cette raison que le Natsicc (National Aboriginal and Torres Strait Islander Catholic Council), c'est-à-dire le conseil des évêques australiens en charge du soin pastoral des aborigènes, a décidé d'adopter le thème "Guérir le pays": «Aujourd'hui, notre monde a besoin de guérison sur le plan environnemental, spirituel et social. Nous devons tous nous unir, en tant que communauté mondiale, pour lutter contre l'injustice, l'inégalité, le racisme et les dommages environnementaux», insistent les évêques. Ce n'est que de cette manière, en effet, qu'il sera possible de «guérir et d'aider à la guérison de ceux qui en ont le plus besoin».
Le Natsicc a préparé un support informatif et liturgique spécial, contenant également quelques propositions pour les homélies: «En Australie, les connaissances et les systèmes culturels des peuples aborigènes, créés et affinés au cours des millénaires, sont souvent rejetés comme primitifs et non pertinents pour le monde frénétique d'aujourd'hui», regrettent les évêques. Mais ceci, souligne l'organe épiscopal, est «loin de la vérité» car désormais «nous sommes de plus en plus conscients de leur soin continu, de leur respect et de leur amour pour le pays, enracinés dans une relation avec le Créateur qui s'est formée indépendamment de l'influence occidentale».
L’Esprit de Dieu existait avant l’arrivée du christianisme
Dans le même temps, les évêques ont rappelé que «2021 marque le 250e anniversaire de l'arrivée du christianisme en Australie», mais que «l'Esprit de Dieu a été répandu sur les premiers peuples plusieurs milliers d'années auparavant». Un Esprit que l'on pouvait ressentir «dans le chant des oiseaux, le grondement d'une chute d'eau, le bruissement du vent». Cette «connexion à la terre et à toute la création de Dieu est fondamentale pour la spiritualité des peuples originaires», qui sont avant tout appelés à être «les gardiens de la Création, à prendre soin et à veiller sur ce don et à le faire avec une responsabilité qui leur est désormais intrinsèque».
En ce dimanche spécial, «nous devrions donc reconnaître que nous sommes tous unis aux Aborigènes dans la lutte pour la sauvegarde de la Création, car c'est une lutte que nous ne pouvons pas mener seuls: nous devons, en effet, combiner les connaissances des peuples premiers avec la technologie née de la culture occidentale, afin de garantir que les générations futures aient également la possibilité de faire l'expérience des dons de la création de Dieu», expliquent les évêques.
Pour un effort d’écoute et de compréhension
D'où l'invitation des évêques à «s'asseoir, parler et écouter», c'est-à-dire à faire «le premier pas vers l'acceptation et la compréhension des aborigènes» et de leur contribution à la société et au pays. «Les différences entre nos cultures peuvent être des forces. Et embrasser ces différences est un aspect de l'inculturation, celle qui permet à la foi chrétienne de trouver une expression appropriée dans chaque culture», expliquent les évêques. «Allons de l'avant en tant que peuple uni dans le Christ, en nous engageant à exploiter les dons du savoir aborigène pour guérir non seulement le pays, mais aussi nos relations les uns avec les autres», concluent-ils.
Enfin, le Natsicc propose quelques données: actuellement, le nombre de catholiques aborigènes et insulaires du détroit de Torres en Australie est de 133 528, dont 10% ont moins de 5 ans. Il y a 16 diocèses dans lesquels plus de 20% des aborigènes et des insulaires s'identifient comme catholiques.
Vatican News Service - IP
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