Le cardinal Cupich, ici lors d'une rencontre avec le Pape François en mai 2018 au Vatican. Le cardinal Cupich, ici lors d'une rencontre avec le Pape François en mai 2018 au Vatican. 

L'appel de l'archevêque de Chicago contre la violence

Face à la multiplication des fusillades et des agressions, le cardinal Blase Cupich propose cinq conseils pour changer d'attitude et sortir de l'engrenage de la violence.

C'est un week-end de carnage qui s'est déroulé à Chicago le 4 juillet, à l'occasion de la fête de l'indépendance des États-Unis : 83 personnes ont été blessées par balles et 14 autres ont été tuées. Parmi elles se trouvaient deux petites filles âgées de 5 et 6 ans. Des chiffres dramatiques qui s'ajoutent à ceux des 26 et 27 juin, lorsque deux fusillades, qui ont eu lieu dans les quartiers de South Shore et de Marquette Park, ont fait un mort et environ 13 blessés.

Dans ce climat de tension, le cardinal Blase Cupich se dit tout d'abord proche de toutes les familles qui pleurent la perte d'êtres chers. «Le chagrin est aggravé par le caractère insensé de cette perte, alors que la peur accompagne beaucoup d'entre nous dans notre vie quotidienne: nous avons peur d'être victimes de la violence des armes à feu, d'un vol de voiture ou d'une agression. Et nous avons peur non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les personnes qui nous sont chères», reconnaît l'archevêque de Chicago.

Lecardinal Cupich rappelle que les institutions gouvernementales ont déjà fait de nombreuses propositions, notamment la réforme des forces de sécurité et du système de justice pénale, la lutte contre les armes illégales et les gangs armés, le réaménagement des quartiers défavorisés, ou encore la promotion de l'éducation et le soutien aux familles.

Mais l'archevêque de Chicago invite la population à se pencher également sur la «crise spirituelle sous-jacente» que la violence et l'instabilité ont provoquée. Aujourd'hui, en effet, «nous semblons incapables de comprendre que nous sommes inextricablement liés les uns aux autres, que nous sommes vraiment 'tous frères', comme l'a dit le Pape François», explique le cardinal américain. «Si nous perdons ce "sens de l'interconnexion, nous perdons aussi celui de la compassion, de l'empathie et de la responsabilité envers les autres, brisant ainsi toute la famille humaine», avertit le cardinal Cupich.

Cinq conseils pour sortir de l'engrenage de la violence

Le rôle des croyants est central car «la foi n'offre pas de solutions toutes faites à des problèmes complexes, mais donne l'espérance qu'avec l'aide de Dieu, nous pouvons aller de l'avant». Le cardinal Cupich propose cinq pistes d'effort à tous les catholiques et aux personnes de bonne volonté pour entreprendre le voyage vers la paix et la justice.

Le premier point consiste à «poser des questions», c'est-à-dire à essayer de comprendre la réalité, en restant «prêt à écouter authentiquement» l'autre, même lorsque «ce que nous ressentons s'avère douloureux». La deuxième étape consiste à «dialoguer honnêtement avec des personnes d'horizons différents». «Lorsque nous parlons et écoutons ceux qui ont des expériences et des compétences différentes des nôtres», souligne l'archevêque, «nous commençons à avancer vers la compréhension, nous cultivons l'empathie».

La troisième suggestion est de «prier», de «remettre les personnes en difficulté entre les mains de Dieu, sachant que Jésus marche avec nous». Dans le quatrième point, le cardinal invite à «écouter les demandes» de Dieu et des autres, car «si nous restons attentifs, nous commencerons à comprendre où le Seigneur nous conduit et c'est cela le discernement». Enfin, la cinquième étape suggérée est de «rester connecté» les uns aux autres, y compris et surtout au-delà de nos cercles habituels. «Pendant cette période de crise, écrit le cardinal Cupich, la grande tentation est de se retirer dans ce que nous considérons comme un espace sûr. Mais en réalité, ce dont nous avons le plus besoin, c'est justement de sortir de notre zone de confort pour nous accompagner les uns les autres, même si cela demande un effort et même un certain risque.»

La lettre de l'archevêque de Chicago évoque en conclusion l'appel de saint Paul VI, «Si tu veux la paix, travaille pour la justice», titre du message pour la cinquième Journée mondiale de la paix, célébrée le 1er janvier 1972.

Vatican News Service - IP

 

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10 juillet 2021, 17:55