Pegasus: les dessous d'un scandale mondial
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
C’est l’un des plus grands scandales de cyber-espionnage de ces dernières années et a pour nom «Pegasus». Celui d’un logiciel espion conçu par une société israélienne, NSO, et qui aurait infecté des dizaines de milliers de téléphones portables dans le monde.
L’affaire a été révélé par un consortium de dix-sept medias dans le monde, avec l’aide d’Amnesty International dont le laboratoire de données informatiques a permis de mettre à jour le logiciel malveillant.
Les cibles sont des avocats, des journalistes ou des militants des droits de l’homme mais aussi des chefs d’état et des ministres. Pas moins de treize présidents, parmi lesquels Emmanuel Macron, auraient vu leur téléphone ciblé par Pegasus. Le ministre de la Défense israélienne, Benny Gantz, est d’ailleurs attendu ce mercredi 28 juillet à Paris pour évoquer l’affaire.
Une commission d'enquête en Israël
Le Parlement israélien a mis en place une commission pour enquêter sur des allégations selon lesquelles le logiciel d'espionnage a été utilisé à «mauvais escient» par certains Etats pour espionner des personnalités. Permettant d'infiltrer des systèmes informatiques, Pegasus est considéré comme un produit de cybersécurité offensif et doit donc obtenir le feu vert de l'Agence de contrôle des exportations militaires (DECA), qui dépend du ministère israélein de la Défense, pour être vendu à des pays tiers, au même titre qu'une arme.
Face à ces failles sécuritaires, Amnesty International a demandé qu’un moratoire soit «immédiatement instauré» sur la vente et l’utilisation des technologies de surveillance, avant la mise en place d’un cadre réglementaire «respectueux des droits humains».
En quoi consiste vraiment Pegasus? Quelle est la vulnérabilité des dirigeants ciblés? Éléments de réponse avec Nicolas Arpagian, enseignant à l'École de Guerre économique, spécialiste de cyber-sécurité.
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