Les évêques s’inquiètent du cercle vicieux de la violence en Ethiopie
Marine Henriot, avec agences – Cité du Vatican
En Éthiopie, la situation humanitaire continue de s’aggraver. Vendredi 23 juillet, les Nations unies se disaient «extrêmement préoccupées», car le manque critique de nourriture et autres denrées se font durement ressentir.
«Cela nous attriste d'entendre parler de guerre alors que nous aimerions tous entendre parler de paix et de réconciliation», a déclaré la Conférence des évêques catholiques d'Ethiopie (CBCE) dans une déclaration publiée à l'issue de son assemblée ordinaire de juillet, rapporte l’agence Fides. «L'horreur de la guerre n'est ni un remède aux torts ni une solution à une crise. La guerre entraîne des souffrances indicibles et le prix payé par les innocents est incalculable», déclarent les évêques, qui lancent un appel au dialogue.
400 000 personnes souffrent de la faim
Les nombreuses victimes civiles, les personnes déplacées et la souffrance de la population dans la région sont au centre des préoccupations de la Conférence épiscopale. «En tant que pasteurs, nous ne pouvons pas ne pas ressentir l'angoisse et la douleur que les gens traversent. Nous nous identifions à eux et leur angoisse est notre angoisse». Les évêques ont remercié «les personnes qui ont travaillé sans relâche pour soulager la souffrance de la population» et ont demandé que l'aide continue d'arriver afin que «personne ne soit oublié ou exclu». Ils lancent un appel urgent aux autorités sur le terrain pour qu'elles permettent un accès sans restriction à l'aide humanitaire.
Plus de 400 000 personnes dans le Tigré souffrent de la faim, tandis que quelque 4 millions de personnes entre les États du Tigré, d'Amhara et d'Afar ont besoin d'aide alimentaire.
Conflit depuis novembre 2020
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix en 2019, a envoyé l'armée fédérale au Tigré en novembre 2020, après des mois de tensions, pour destituer les autorités régionales, qu’il accusait d'attaques contre des camps militaires ordonnées par le TPLF, parti qui a dominé le pouvoir en Ethiopie pendant trois décennies.
Abiy Ahmed a proclamé la victoire fin novembre après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais les combats ont continué, et récemment tourné en défaveur d'Addis Abeba. Le 28 juin, les rebelles ont repris Mekele, puis une grande partie du Tigré les jours suivants.
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