L’appel au secours du HCR pour le Yémen
Entretien réalisé par Xavier Sartre
«Une personne sur huit au Yémen a été déplacée par le conflit et vit dans la misère» : c’est la proportion avancée par Jean-Nicolas Beuze, le représentant du HCR dans ce pays de la péninsule arabique. Conséquence des combats, ces centaines de milliers de personnes ont été contraintes d’abandonner leur maison et de trouver refuge ailleurs, loin des bombardements et des affrontements.
Mais en l’absence d’État, ils se retrouvent le plus souvent sans moyen de subsistance. Ils vivent alors dans «des tentes improvisées, faites de bric et de broc, de bouts de bois et de plastique pour se protéger un peu contre les éléments» décrit le représentant du HCR. De plus, «la plupart n’ont pas de travail ou travaillent de manière très irrégulière pour très peu d’argent ce qui ne leur permet pas d’acheter assez de nourriture» poursuit-il. Les familles ne mangent ainsi que du pain, parfois un peu de tomates. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le développement des enfants, les femmes enceinte ou les femmes qui allaitent. Ils se trouvent aussi dans l’impossibilité d’acheter des médicaments et ainsi de se soigner.
Un sentiment d'abandon
À ces difficultés, s’ajoute l’absence d’espoir vers un retour rapide dans leurs foyers, le plus souvent détruit par la guerre. Ces populations sont abattues, témoigne Jean-Nicolas Beuze. «C’est une lutte quotidienne pour trouver à manger, pour garder un semblant de logement, c’est un défi quand un membre de la famille tombe malade, c’est un défi de trouver un travail chaque jour», confie-t-il. Et les Yéménites se sentent «abandonnés» par la communauté internationale et par leurs propres autorités, sans autre perspective d’avenir, peux ayant espoir dans les négociations de paix.
Pour le HCR, «le défi est de joindre ces familles qui sont déplacées dans tout le Yémen, dans des endroits assez reculés», difficiles d’accès et pour certains, proches des zones de combat. Dans ces conditions, leur apporter de l’aide est compliqué reconnait Jean-Nicolas Beuze qui regrette également le manque de fonds pour que le Haut-Commissariat puisse accomplir sa mission. Pour cela, il compte sur la solidarité internationale, des États, mais aussi des particuliers. Sans leur soutien, c’est la vie de dizaines de milliers de Yéménites qui est en danger.
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