Loi sur l'IVG sans délai au Royaume-Uni: l'Église se mobilise
Actuellement en cours de discussion au Parlement de Londres, le projet de loi en question – baptisé “Police, Crime, Sentencing and Courts Bill”- modifierait certaines réglementations pénales en introduisant de nouvelles peines et infractions. Parmi les mesures proposées figure un amendement à la loi de 1861 sur les délits contre la personne, qui concerne spécifiquement l'avortement, légal au Royaume-Uni depuis 1967, mais sous certaines conditions.
Liberté de conscience en question
La proposition soumise par la députée Diana Johnson demande la suppression de deux articles de la loi sur les délits contre la personne : le 58 sur «l'administration de drogues ou l'utilisation d'instruments pour provoquer un avortement» et le 59 «sur la fourniture de substances pour provoquer un avortement». En pratique, cela signifierait l'ouverture de l'avortement à la demande pour n'importe quelle raison, y compris les avortements sélectifs en fonction du sexe, tout en supprimant la limite actuelle de 24 semaines de gestation. Le Royaume-Uni deviendrait ainsi l'État ayant la législation la plus extrême en la matière en Europe, où, dans presque tous les pays, la limite pour interrompre une grossesse est de 12 semaines. En jeu également: la liberté de conscience des professionnels de la santé qui seraient contraints de pratiquer des avortements sous peine de perdre leur emploi.
L'Église catholique et toutes les organisations pro-vie s'opposent fermement à cet amendement. À la veille du débat parlementaire, Mgr Sherrington, responsable de ces questions au sein de la conférence épiscopale, a invité tous les catholiques à contacter leurs représentants au Parlement pour exprimer leur opposition à cette loi. Tous les citoyens britanniques intéressés peuvent télécharger un formulaire sur le site web de l'organisation pro-vie britannique “Right to Life”.
Dangers physiques et psychologiques
Le débat sur l'avortement était déjà revenu sur le devant de la scène au Royaume-Uni il y a environ un mois, avec la proposition du ministère de la Santé et des Affaires sociales de rendre permanente la réglementation sur l'avortement dit “DIY Abortion”, une mesure temporaire introduite en 2020, en raison du Covid-19, pour permettre aux femmes voulant interrompre une grossesse dans les 10 semaines de prendre des médicaments abortifs directement chez elles. Il suffit d'une consultation téléphonique avec un médecin pour que les médicaments nécessaires soient envoyés par courrier, sans avoir à se rendre à l'hôpital. Dans ce cas également, Mgr Sherrington avait réitéré la ferme opposition des évêques catholiques à une mesure qui, disait-il, «dévalorise le sérieux avec lequel de telles décisions doivent être prises et ne prend pas en considération les dangers physiques et psychologiques que l'administration de ces médicaments à domicile pourrait entraîner».
Rappelons qu'en 2020, le Parlement de Londres avait approuvé une autre mesure controversée qui visait à dépénaliser l'avortement également en Irlande du Nord et à étendre sa limite à 24 semaines. Après les protestations de l'Église et d'autres organisations, la nouvelle législation a ensuite été rejetée par l'Assemblée législative de Stormont.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici