Le PAM lance un appel à l'aide alimentaire pour la Birmanie
Robin Gomes – Cité du Vatican
Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a prévenu vendredi qu'il pourrait ne pas disposer de fonds suffisants pour nourrir des millions de personnes qui sont confrontées à la faim en Birmanie.
L'augmentation massive des infections à Covid-19 qui ravagent actuellement le pays exacerbe la faim, alors que les familles luttent contre les pertes d'emploi, la hausse des prix des aliments et du carburant, les troubles politiques, la violence et les déplacements.
En avril, l’agence onusienne avait estimé que le nombre de personnes souffrant de la faim pourrait plus que doubler pour atteindre 6,2 millions au cours des six prochains mois, contre 2,8 millions avant février. Les enquêtes de suivi menées ultérieurement par le PAM ont montré que, depuis février, de plus en plus de familles sont poussées à bout, luttant pour mettre sur la table les aliments les plus élémentaires.
La plus grande organisation humanitaire du monde a lancé une nouvelle réponse alimentaire urbaine, ciblant 2 millions de personnes à Rangoun et Mandalay, les deux plus grandes villes du Myanmar. La majorité des personnes qui recevront une aide sont des mères, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées. À ce jour, 650 000 personnes ont été aidées dans les zones urbaines.
Un pays affecté par une grave instabilité
Le coup d'État militaire du 1er février, qui a renversé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi, a entraîné des manifestations dans tout le pays et un mouvement de désobéissance civile qui ont des répercussions socio-économiques, humanitaires et sur les droits de l'homme sur les quelque 54 millions d'habitants du pays.
La ligne dure de la junte militaire a ravivé ses anciens conflits avec certaines des organisations ethniques armées, tandis que plusieurs groupes indépendants de résistance civile se sont armés contre les atrocités commises par l'armée. Plus de 220 000 personnes qui ont fui les violences depuis février ont un besoin urgent d'aide humanitaire. La forte progression des contagions au coronavirus, qui n’est pas chiffrée avec précision en raison du délitement administratif, est aussi un facteur aggravant sur le plan sanitaire et alimentaire.
Un rapport conjoint du PAM et de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publié le 30 juillet, estime que jusqu'à 3,4 millions de personnes supplémentaires pourraient être menacées d'insécurité alimentaire en raison du ralentissement économique entre avril et septembre. Au pic de la Covid-19 à la mi-2020, l'ampleur de l'insécurité alimentaire était estimée à environ 2,8 millions de personnes.
(Source : PAM, ONU)
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