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Chrétiennes de Lahore - photo d'illustration Chrétiennes de Lahore - photo d'illustration 

Pakistan: le gouvernement ignore la persécution des minorités religieuses

Des mesures contre la persécution des minorités religieuses doivent être prises par des acteurs étatiques et non-étatiques au Pakistan : c’est ce que soutient la Commission internationale de juristes (CIJ), une organisation non-gouvernementale qui promeut depuis 70 ans les droits de l'Homme et le respect de l'État de droit dans le monde.

La liberté de religion et de conviction est attaquée au Pakistan depuis des années, dénonce la CIJ dans un document publié sur son site internet. Les autorités pakistanaises n'ont toujours pas remédié à ces violations, malgré les demandes répétées des organismes internationaux. Le rapport cite notamment la loi controversée sur le blasphème, qui punit de mort ou d'emprisonnement à vie quiconque insulte le prophète Mahomet ou profane le Coran. On sait que cette loi est souvent utilisée de manière abusive pour des différends ou des rivalités personnelles, les mariages forcés et les conversions à l'Islam de mineurs ainsi que la persécution de la communauté Ahmadyya, une secte musulmane considérée comme hérétique par la majorité sunnite.

«Il est temps que les autorités pakistanaises prennent ces violations au sérieux. Ignorer la réalité de la persécution des minorités religieuses au Pakistan et parler d'“incidents isolés” utilisés pour donner une mauvaise image du pays ne fait que souligner les échecs du gouvernement pakistanais», affirme le secrétaire général de la CIJ.

Non-respect d'un arrêt historique de la Cour suprême pakistanaise

La constitution pakistanaise fait de l'Islam la religion officielle de l'État, mais reconnaît également la liberté de pratiquer d'autres religions. Le Pakistan adhère également au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui reconnaît la liberté de pensée, de conscience et de religion. Dans un arrêt historique rendu en 2014, la Cour suprême du Pakistan a précisé que la religion ne pouvait être définie en termes rigides et que la liberté de religion comprenait la liberté de conscience, de pensée, d'expression, de croyance et de foi. Les juges ont ainsi affirmé que tout citoyen pakistanais est libre d'exercer «le droit de professer, de pratiquer et de propager ses opinions religieuses», même si elles sont contraires à celles qui prévalent dans sa communauté. Sept ans plus tard, cependant, les tribunaux et les autorités pakistanais continuent de ne pas tenir compte de cet arrêt.

À la lumière du droit international confirmé par la jurisprudence de la Cour suprême, le document de la CIJ formule une série de recommandations, à commencer par l'abolition de la loi sur le blasphème.

La CIJ a été fondée en 1952 dans le but de promouvoir l'application du droit international, des droits de l'Homme et du droit humanitaire, le respect des droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux, la sauvegarde de la séparation des pouvoirs et la garantie de l'indépendance du pouvoir judiciaire et de la profession d'avocat. Il est composé de 60 juges, avocats et universitaires des cinq continents.

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03 août 2021, 09:58