Caritas Suisse interpelle la confédération sur l'agriculture et le climat
Plus de 800 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim, et ce chiffre pourrait bientôt dépasser le milliard en raison du réchauffement climatique et de la crise des coronavirus ; un tiers de la population mondiale est sous-alimentée et n'a pas accès à une alimentation suffisante, saine et équilibrée, rappelle la branche suisse de Caritas dans son rapport. L’organisation demande à la Confédération helvétique de contribuer à l’inversion de cette tendance.
Miser sur une agriculture écologique
Il est urgent de changer le modèle agricole et alimentaire, plaide Caritas, en visant «plus fortement et de manière plus cohérente l'agriculture agroécologique», grâce à laquelle «des rendements et des revenus plus élevés peuvent être obtenus en pratiquant une culture respectueuse du sol et de l'environnement». La méthode agroécologique, souligne Caritas Suisse, «est plus résistante aux crises que les monocultures et l'agriculture orientée vers l'exportation». Elle «protège mieux les populations contre les ralentissements économiques soudains et les restrictions commerciales, ainsi que contre les sécheresses et les inondations dues au changement climatique», met aussi en avant l’organisation.
Actions politiques demandées
Caritas Suisse interpelle directement le Conseil fédéral et le Parlement suisses pour qu'ils s'engagent à l'échelle nationale en faveur de cet objectif. Les politiques commerciales à adopter devraient être «équitables et respectueuses de l'environnement, de manière à renforcer les droits humains des petits agriculteurs et producteurs et à promouvoir la sécurité et la souveraineté alimentaires dans les pays les plus pauvres», est-il expliqué.
Caritas s’oppose à l’encouragement l’agriculture industrielle dédiée à la monoculture, et affirme que la «politique commerciale ne peut entraver la production agroécologique et empêcher les agriculteurs locaux d'accéder aux semences». Dans cette optique, les accords commerciaux «doivent mieux prendre en compte les conditions de vie et les besoins des populations les plus pauvres, ainsi que le potentiel des producteurs des pays en développement», tout en s’assurant «que les nations partenaires appliquent effectivement les normes environnementales et de travail auxquelles elles se sont engagées».
Le Conseil fédéral et le Parlement sont également invités à «s'engager pour une économie circulaire sociale et écologique avec des chaînes de valeur durables et équitables». Les entreprises basées en Suisse devraient ainsi respecter «les droits de l'enfant et les droits humains ainsi que les normes environnementales et sociales dans la production de produits agricoles dans le monde entier», car «le commerce agricole suisse ne doit en aucun cas compromettre la sécurité alimentaire dans le Sud».
S’engager davantage pour le climat
Rappelant donc que le réchauffement de l'environnement progresse de manière inexorable, avec des catastrophes naturelles qui se multiplient, Caritas appelle la Suisse à «assumer sa responsabilité et à agir de manière respectueuse du climat» en «adaptant de manière progressive, ambitieuse et socialement équitable les exigences de l'Accord de Paris» et en renforçant sa coopération internationale sur les questions climatiques. «Il est dans l'intérêt de la Suisse de soutenir davantage les pays les plus pauvres pour qu'ils suivent une voie de développement à faible émission de carbone et respectueuse du climat», conclut le rapport de Caritas suisse.
Vatican News Service- IP
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