États-Unis: crise migratoire avec Haïti, nécessité d'un accord régional
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican
Les États-Unis ont opté pour la fermeté, expulsant massivement ces migrants haïtiens vers leur île d’origine pourtant en proie au chaos politique et sécuritaire. L'émissaire américain en Haïti a présenté sa démission, affirmant ne pas vouloir être associé à des expulsions inhumaines.
"Notre approche politique en Haïti reste profondément défectueuse et mes recommandations ont été ignorées et rejetées, lorsqu'elles n'ont pas été modifiées", dénonce-t-il.
Des dizaines de milliers de migrants, pour la plupart haïtiens, s'entassent depuis plusieurs semaines dans les villes mexicaines de Tapachula, à la frontière avec le Guatemala, et de Ciudad Acuña, à la frontière du Texas, où ils vivent sous la chaleur et dans l'insalubrité.
Depuis dimanche 19 septembre, les services migratoires américains ont affrété douze vols pour renvoyer plus de 1 400 personnes, dont plusieurs centaines d'enfants, dans la capitale Port-au-Prince et Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays.
Les États-Unis sont l'une des principales puissances susceptibles d'exercer une influence sur Haïti, pays qu'ils ont occupé militairement pendant dix-neuf ans, de 1915 à 1934. Mais le président Joe Biden a exclu tout envoi de militaires américains, malgré la demande en ce sens du gouvernement haïtien qui souhaitait des troupes pour sécuriser le pays caribéen.
Le Mexique, terre de transit, débordée, appelle Washington à faire face à ses responsabilités, et espère la mise en place prochaine d’un grand accord régional d’aide au développement, afin de juguler les flux dans les pays d’origine.
Analyse de James Cohen, spécialiste des questions migratoires aux États-Unis, professeur à l'Institut du monde anglophone de l’université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3.
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