La sécheresse en Iran accentue les tensions sociales
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
Comme plusieurs pays de la région, l’Iran n’est pas épargné par la sécheresse. Si le pays connait des épisodes de sécheresse chronique depuis plusieurs années, la situation s’aggrave. C’est le sud-ouest du pays, non loin de l’ancienne Mésopotamie, qui est particulièrement touché. Ces derniers jours, des milliers d’Iraniens sont descendus dans les rues du pays, comme à Ispahan ou encore Shahr-e-Kord pour dénoncer les pénuries. Dans l'ancienne capitale de la Perse, des milliers de personnes ont symboliquement défilé dans le lit asséché de la rivière Zayandeh Roud.
Mais les manifestants sont venus également crier leur colère contre une mauvaise gestion des ressources hydriques et les projets de transfert d’eau vers d’autres provinces. En juillet dernier déjà, des manifestations similaires avaient eu lieu dans la province du Khouzistan, qui borde l'Irak. La répression des forces de l'ordre avait fait plusieurs morts.
Des disparités géographiques criantes
Le président iranien Ebrahim Raïssi a promis le 11 novembre de résoudre le problème de l'eau à Ispahan, Yazd ou encore Semnan, les villes les plus touchées. Signe que le problème est pris au sérieux au plus haut niveau de l'état, le Guide Suprême, l’ayatollah Ali Khamenei a même expliqué que le problème d’approvisionnement en eau était « le problème du pays ».
Entre mauvaise gestion du système hydrique, corruption et problèmes liés au réchauffement climatique, l’eau est en effet devenue un enjeu capital pour la République islamique. En valeur absolue, pourtant, le pays n’en manque pas, mais les disparités géographiques sont criantes entre les régions du sud-ouest et la capitale Téhéran et les montagnes qui la bordent.
Bernard Hourcade, géographe spécialiste de l’Iran et directeur de recherche émérite au CNRS revient sur l’ampleur de ces défis pour le pays.
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