Procès Sankara : les Burkinabè dans l’attente de la vérité
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
La figure de Thomas Sankara, assassiné dans des circonstances que le procès doit éclaircir, fait encore couler beaucoup d’encre. Si pendant 34 ans il a été impossible de faire la lumière sur ce qu’il s’est réellement passé le jour du meurtre, c’est que le principal bénéficiaire de la disparition du président du Conseil national révolutionnaire a été à la tête du Burkina Faso de 1987 à 2014. Blaise Compaoré, ami proche et fidèle collaborateur de Thomas Sankara, n’avait nul intérêt à soulever la poussière. Aujourd’hui, il est accusé d’assassinat mais n’assiste pas au procès, étant réfugié en Côte d’Ivoire dont il a la nationalité.
Malgré cette absence de poids, ce procès devrait au moins clarifier plusieurs points sur le déroulement des faits qui ont conduit à la mort du leader burkinabè. Pour le gouvernement actuel, c’est l’occasion de s’attirer les faveurs d’une partie de la population, notamment de la jeunesse qui comptent beaucoup d’«adeptes» de Thomas Sankara, explique Xavier François Sondo, trésorier de la section du Boulkiemdé du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP).
La figure de l’ancien chef révolutionnaire demeure controversée, certes, mais ce procès est une occasion de «réconciliation» estime le militant des droits de l’Homme. Beaucoup de gens vont penser que «maintenant qu’on a compris ce qu’il s’est passé, on peut pardonner et recommencer une nouvelle vie». Une bonne opération pour le pouvoir actuel, analyse Xavier François Sondo. Et un soulagement aussi pour les proches de toutes les victimes de ce jour fatidique du 15 octobre 1987.
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