«Pour la défense de l’Amazonie» : le cri d’alarme de l’Église au Brésil
Cet appel fustige avec sévérité «une attaque frontale et articulée» contre les peuples autochtones et communautés traditionnelles de l’Amazonie, l’intégrité de la forêt, la sécurité hydrique de tous les Brésiliens et, au-delà, la stabilité du système climatique planétaire. Alertés par la gravité de la situation, les commissions de la conférence épiscopale pour l’écologie intégrale et l’Amazonie, le réseau ecclésial panamazonien (Repam), le conseil missionnaire indigène, la commission pastorale de la terre et la commission Justice et Paix, signent donc ce texte publié en début de semaine.
Pour ces organes de l'Église, la forêt amazonienne «a été livrée par le gouvernement fédéral aux déboiseurs, aux incendiaires et aux prospecteurs». Cette «incitation au crime» a généré une augmentation de la déforestation et favorisé les incendies, de plus en plus fréquents et destructeurs. Une autre réalité est celle de l’extraction illégale réalisée «avec le consentement du gouvernement», dont elle constitue un point central de l’agenda, souligne l’appel. Ainsi, les prospecteurs «envahissent les communautés, tuent et terrorisent les populations autochtones, détruisent les forêts, polluent les rivières et intoxiquent gravement les organismes avec du mercure».
Les menaces viennent également des chambres législatives. À la Chambre des députés ainsi qu’au Sénat, trois projets de loi sont en cours d'élaboration «afin d'achever le démantèlement de la législation qui protège le patrimoine ethnique, culturel et naturel du pays», indiquent encore les signataires du manifeste, qui se conclut sur les paroles de sœur Dorothy Stang, religieuse tuée le 12 février 2005 dans la commune d’Anapu : «la mort de nos forêts est la fin de nos vies».
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