Au Japon, l’eau contaminée de la centrale Fukushima va être rejetée en mer
Claire Riobé – Cité du Vatican
Malgré la controverse, le dossier Fukushima continue de progresser. Une équipe d'experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'instance «gendarme» du nucléaire à échelle mondiale, s'est rendue cette semaine sur le site de Fukushima. La centrale nucléaire, tristement célèbre depuis les violents séisme et le tsunami qui l'ont frappée en 2011, continue de produire chaque jour environ 140 mètres cube d'eau radioactive contaminée.
Cette mission de l'AIEA, sous le feu des projecteurs internationaux, intervient ainsi quelques mois après la décision du gouvernement japonais de rejeter plus d'un million de tonnes d'eaux radioactives de la centrale dans l'océan. Une mesure des plus urgentes, alors que les limites de la capacité de stockage de cette eau, conservée dans d'immenses citernes au nord-est du Japon, pourraient être atteintes dès l'automne 2022 selon Tepco, l'opérateur de la centrale.
Une eau contaminée
Le gouvernement japonais et Tepco (Tokyo Electric Power Company Holdings) ont annoncé l'année dernière qu'ils prévoyaient de commencer à libérer progressivement l'eau filtrée mais encore contaminée au printemps 2023, après l'avoir traitée et diluée.
La mission de l'AIEA, consistera à assurer la sécurité de ce projet, amené à s'éteindre sur plusieurs décennies. L'organisme doit également tenter d'obtenir la compréhension des pays voisins au Japon, inquiets des conséquences potentielles du rejet en mer de l'eau radioactive. L'équipe, composée d'experts de 11 pays, publiera un rapport en avril 2022 sur les résultats de leur travail de février.
Résistances
Depuis 2011, la question de la gestion des eaux contaminées de Fukushima est hautement débattue dans et en-dehors de la société japonaise.Les pêcheurs, habitants de la région et pays voisins au Japon, se sont farouchement opposés au projet de rejet d'eau dans l'océan. Les habitants de Fukushima craignent que la réputation de leurs produits agricoles et de pêche ne soit encore plus ternie par le rejet d'eau.
Selon des experts en radiations, le tritium (atome radioactif) n'est dangereux pour la santé humaine qu'à hautes doses et concentrées. Une situation a priori exclue en cas d'un rejet très progressif et dilué dans la mer. Le gouvernement japonais soutient également de son coté qu'un rejet de cette eau, diluée avec de l'eau de mer pendant des décennies, est sans danger.
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