Les Sud-Coréens dans l'attente d'un nouveau président
Entretien réalisé par Claire Riobé - Cité du Vatican
La Corée du Sud a été sous dictature militaire de la fin de la colonisation japonaise jusqu'au début des années 1990. Un traumatisme qui demeure un point d’ancrage dans la mentalité de la population, et fait du pays est-asiatique un État inhabituel au regard des démocraties européennes.
Depuis trente ans, le pouvoir sud-coréen est caractérisé par une alternance fréquente, accompagnée de fortes tensions, des camps conservateur et progressiste au pouvoir. Entre 1993 et 2022, huit présidents se sont ainsi succédé à la tête de l'État, dont quatre ont été emprisonnés et un s’est suicidé.
Post-2016, entre espoirs et revendications
En 2016, le départ du pouvoir de Mme Park, fille du dictateur militaire Park - qui a façonné la Corée des années 1960-70 - a ouvert un vent de changement dans le pays. Sa démission, obtenue par la mobilisation de plusieurs centaines de milliers de Sud-Coréens, a suscité de grandes espérances de changement au sein de la population.
Alors que s'achève, ce 9 mars, la campagne présidentielle, la société coréenne est toujours animée d'un profond désir de changement de sa vie politique. Désir de moralisation de la vie politique et revendications pour une politique plus sociale, ont animé les débats électoraux de ces derniers mois.
Jean-Yves Colin est expert sur l’Asie du Nord au centre de recherche Asia Centre, et anciennement conseiller financier pour l’Asie à la direction du Trésor. Il décrypte les enjeux de cette élection présidentielle en Corée du Sud, quelques heures avant l'élection d'un nouveau président.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici