Le Yémen s'enfonce toujours dans la crise humanitaire
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Il y a eu en début de semaine une main tendue de la part du Conseil de coopération du Golfe aux rebelles houthis, celle d’organiser des pourparlers de paix à son siège, à Riyad, la capitale saoudienne. Un lieu inacceptable pour les Houthis, car l’Arabie Saoudite est le principal membre de la coalition arabe qui les combat depuis des années. Oui à toute invitation au dialogue, mais pas dans des pays ennemis, expliquent les rebelles qui assurent qu’ils tendront toujours la main à la paix.
En attendant, la guerre continue, aggravant toujours plus une crise humanitaire qui place le pays au bord d’une famine à grande échelle. Les champs ne sont plus cultivés, la population a trouvé refuge à l’étranger ou dans des zones plus préservées comme à Aden, devenu la nouvelle capitale depuis la prise de Sanaa par les Houthis.
Déception pour la conférence des donateurs
Mais la ville manque d’eau, de gaz et d’essence, ne dispose ni d’internet ni de réseau téléphonique. Trois millions de personnes s’y entassent, trois fois plus qu’avant la guerre. L’ONU cherchait jusqu’au 16 mars à récolter 4,3 milliards de dollars pour faire face à l’urgence, mais la conférence de donateurs n’a permis de récolter qu’un 1,3 milliard de dollars, «Nous sommes déçus» a reconnu le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires. Les trois-quarts des Yéménites attendent un peu d’aide pour survivre.
Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est confronté à une guerre dévastatrice depuis 2014, opposant les Houthis, soutenus par l'Iran, au gouvernement, appuyé par une coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite et dont les Emirats arabes unis sont un acteur clé. Selon l'ONU, la guerre a causé la mort de près de 380.000 personnes et provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde.
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