Entre l’Espagne et le Maroc, un partenariat stratégique retrouvé
Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican
Les relations tendues et complexes entre Rabat et Madrid depuis la genèse du conflit pour le Sahara occidental ont eu pour point culminant l'arrivée mi-mai 2021 de plus de 10 000 migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta à la faveur d'un relâchement des contrôles côté marocain.
Madrid avait alors dénoncé un «chantage» et une «agression» de la part de Rabat qui avait pour sa part rappelé son ambassadrice en Espagne, qui n'y est revenue que le 20 mars.
La normalisation des relations entre les deux voisins a été rendue possible par la décision de l'Espagne de soutenir publiquement le 18 mars le plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, que Madrid considère désormais comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible» pour résoudre le conflit dans l'ex-colonie espagnole.
Le conflit du Sahara occidental, vaste territoire désertique, oppose le Maroc au Front Polisario -représentant du peuple sahraoui-, depuis le départ des Espagnols en 1975.
Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, a proposé un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu, mais jamais concrétisé. Benoît Pellistrandi, historien de l’Espagne contemporaine, décrypte ce changement de politique de la part de l’Espagne venue appuyer le plan marocain.
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