Extradition des Brigades rouges, un tournant des relations franco-italiennes

Entretien réalisé par Claire Riobé - Cité du Vatican

C’était un geste diplomatique historique du président Emmanuel Macron, après des décennies de contentieux avec l’Italie. Il y a un an, en avril 2021, le président français demandait à ce que les anciens membres des Brigades rouges italiens, réfugiés en France, soient arrêtés et extradés pour être jugés dans leur pays. Ce 20 avril 2022, l’une des militantes les plus médiatiques de l'organisation terroriste italienne, Marina Petrella, a ainsi été entendue par la Cour d’appel de Paris. 

Les militants concernés par ces arrestations, dix au total, sont accusés de divers actes terroristes sur la période des années de plomb. Fuyant l'Italie au cours des années 1970 et 1980, ils ont bénéficié de la protection du gouvernement de François Mitterrand puis des gouvernements français de gauche et de droite successifs.

L’accueil des ex-membres des Brigades rouges par la France n’a jamais été compris par le peuple Italien, qui exige depuis 30 ans l'extradition des brigadiers. Les années de plomb, marquées par un niveau de violence incomparable dans le pays, et plus de 400 morts, demeurent une blessure ouverte dans la mémoire collective, blessure ravivée par les procès en cours. 

Marc Lazar est professeur d’Histoire et de sociologie politique, et directeur du centre d’Histoire de Sciences Po, à Paris. Il revient sur les conséquences que pourraient avoir l’extradition de ces terroristes sur les relations entre la France et l'Italie.