Après la tuerie au Texas, la tristesse du Pape François
Avec agences
«Mon cœur est brisé par le massacre dans l'école primaire du Texas. Je prie pour les enfants, les adultes tués et leurs familles. Il est temps de dire stop au trafic d'armes sans discernement. Engageons-nous tous pour que de telles tragédies ne puissent plus jamais se reproduire.», les mots sont du Saint-Père à l’issue de l’audience générale du mercredi 25 mai, au lendemain de la tuerie dans une école primaire de Uvalde au Texas, l’une des plus meurtrières de ces dernières années.
19 élèves et deux adultes ont été assassinés dans l’enceinte de l’établissement scolaire, qui accueille plus de 500 enfants de moins de dix ans, dont près de 90% sont d’origine hispanique. Le tireur, de nationalité américaine, agé de 18 ans, aurait d’abord visé sa grand-mère avant se rendre dans l’école Robb en voiture pour y perpétrer son massacre. Les mobiles de la tuerie sont pour l’instant inconnus, le tireur, qui portait au moins un fusil et une tenue paramilitaire, a été abattu par la police.
Ce mercredi en fin d'après-midi, le Pape François a envoyé un télégramme à Mgr Garcia-Siller, l'archevêque de San Antonio. «Sa Sainteté le Pape François a été profondément attristé d'apprendre la tragique fusillade qui a eu lieu dans l'école primaire Robb à Uvalde» peut-on lire dans ce message au diocèse texan. «Assurant les personnes touchées par cette attaque de sa proximité spirituelle, sa Sainteté se joint à toute la communauté pour recommander les âmes des enfants et des enseignants qui sont morts à la miséricorde de Dieu tout-puissant et il implore les dons divins de guérison et de consolation sur les blessés et les endeuillés» est-il encore écrit dans ce télégramme. Le Souveraon Pontife prie également «pour que les personnes tentées par la violence choisissent plutôt la voie de la solidarité fraternelle et de l'amour».
Dans un communiqué partagé à l’issue de ce sordide massacre, le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago rappelle que les fusillades de masse font désormais parties du quotidien des Américains. Il s’adresse également à la NRA (la National Rifle Association, puissant lobby pro-armes aux Etats-Unis), qui tient vendredi 27 mai sa réunion annuelle à Houston au Texas, à quelques centaines de kilomètres de la tuerie du mardi 24 mai, et dénonce la décision du gouverneur du Texas, il y a moins d’un an, de promulguer une loi autorisant les personnes sans permis ni formation à porter des armes de poing.
Un deuxième amendement pas intouchable
La violence est plus que jamais présente dans le pays, résume l’archevêque de Chicago, «En réfléchissant à ce dernier massacre américain, je reviens sans cesse aux questions suivantes : Qui sommes-nous en tant que nation si nous n'agissons pas pour protéger nos enfants ? Qu'aimons-nous le plus : nos instruments de mort ou notre avenir ?», demande-t-il.
Enfin, le cardinal Blase Cupich rappelle que le deuxième amendement de la Constitution américaine, celui autorisant le port d’une arme à feu, «n’est pas descendu du Sinaï». «Le droit de porter des armes ne sera jamais plus important que la vie humaine. Nos enfants ont aussi des droits. Et nos élus ont le devoir moral de les protéger.», écrit le prélat.
Cette nouvelle tuerie a replongé le pays dans les affres des fusillades en milieu scolaire, qui se répètent fréquemment avec des images choquantes d'élèves traumatisés, obligés de se confiner dans leur classe avant d'être évacués par les forces de l'ordre et de parents paniqués cherchant désespérément à avoir des nouvelles de leurs enfants.
Un drame qui rappelle celui de l'école primaire de Sandy Hook, survenu en 2012 dans le Connecticut, où un déséquilibré âgé de 20 ans avait tué 26 personnes, dont vingt enfants âgés de 6 et 7 ans, avant de se suicider.
«Il est temps de transformer la douleur en action», a insisté de son côté le président américain Joe Biden, visiblement ému, dans une allocution solennelle à la Maison Blanche. «Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes?», a lancé le résident de la Maison Blanche, se disant «écoeuré et fatigué» face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.
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