Appels à un meilleur contrôle des armes à feu aux États-Unis
Deborah Castellano Lubov – Cité du Vatican
«Il est temps que le Sénat fasse quelque chose», a exigé le président américain ce vendredi, lors d'une allocution télévisée près de dix jours après le massacre dans une école primaire du Texas. Derrière son pupitre, 56 bougies pour les 56 victimes des fusillades d'Uvalde, d’un supermarché de Buffalo et, mercredi dernier, d’un hôpital de Tulsa. Depuis le début de l’année, plus de 200 fusillades ont été recensées à travers le pays.
«Combien de carnages supplémentaires sommes-nous prêts à accepter ?» dans ces lieux du quotidien transformés en «champs de bataille». Le président démocrate juge «inadmissible» le refus de la majorité des sénateurs républicains de renforcer la réglementation sur les armes à feu aux Etats-Unis, comme le proposent en ce moment des élus du Congrès, dont seulement une poignée de républicains.
Joe Biden a appelé à interdire au niveau national la vente de fusils d’assaut semi-automatiques, utilisés à Ulvade, comme ce fut déjà le cas entre 1994 et 2004, mais conscient de la difficulté d’adopter une telle mesure, il espère au moins que l’âge légal auquel on puisse se procurer une arme soit relever de 18 à 21 ans. Le texte en cours d’examen fait également de l'importation, de la fabrication ou de la possession de chargeurs de grande capacité un délit fédéral et crée un programme de subvention pour le rachat de ces chargeurs.
Le Pape François : Assez !
«Il est temps de dire stop au trafic d'armes sans discernement. Engageons-nous tous pour que de telles tragédies ne puissent plus jamais se reproduire», avait pour sa part affirmé le Pape François au lendemain de la fusillade d’Ulvade. Assurant les victimes et leurs proches de ses prières, il appelait à la fin du trafic d'armes sans discrimination.
Dans un télégramme envoyé à l'archevêque de San Antonio, Mgr Gustavo Garcia-Siller, le Pape avait renouvelé ses prières pour les victimes. «Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien», citant Saint Paul s’adressant aux Romains, François avaient également étendues ses prières à ceux «qui sont tentés par la violence» pour qu’ils «choisissent plutôt la voie de la solidarité fraternelle et de l'amour».
Condamnant lui aussi la tragédie dans son archidiocèse, «un fardeau trop lourd à porter», Mgr García-Siller s’est à son tour demandé «quand ces actes de violence insensés prendront-ils fin ?». Ses tragédies ne peuvent être considérés comme «la nouvelle normalité».
Des mesures de sécurité des armes à feu font la différence
L’archevêque de Chicago, le cardinal Blase J. Cupich, a également décrié ce massacre, réaffirmant que «le droit de porter des armes ne sera jamais plus important que la vie humaine. Nos enfants ont aussi des droits. Et nos élus ont le devoir moral de les protéger.»
Dans son intervention, il a mis en avant une étude de 2021 de la Northwestern Medicine, selon laquelle l'interdiction fédérale des armes d'assaut a permis d'éviter 10 fusillades de masse pendant les 10 années où elle était en vigueur, pour montrer que les mesures de sécurité des armes sont nécessaires et ont un impact. «Les chercheurs ont également déterminé que si l'interdiction était restée en place, elle aurait pu empêcher 30 autres fusillades de masse publiques qui ont tué 339 personnes et blessé 1139 autres», a poursuivi le cardinal de Chicago
Confier les défunts à la Vierge
À la suite de la fusillade d’Ulvade, le président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), Mgr Jose H. Gomez, archevêque de Los Angeles, a confié les personnes tuées à Notre-Dame de Guadalupe, lui demandant de «prendre les victimes de cette violence dans ses bras tendres, et d'apporter le réconfort à ceux qui pleurent, et la guérison à ceux qui sont blessés». L'archevêque a également demandé que «Dieu accorde la paix à chaque cœur qui est troublé. Nous le demandons au nom de Jésus».
À la suite d'autres fusillades de masse qui ont frappé le pays, l'archevêque Gomez a prié: «Nous demandons que Dieu accorde sagesse et prudence aux forces de l'ordre et aux fonctionnaires qui s'efforcent de donner un sens à la violence et de maintenir la sécurité de nos communautés.»
L'USCCB a condamné les fusillades de masse et s'est associée au deuil des victimes.
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