La pandémie de Covid-19 a accentué la faim dans le monde
Le monde s’éloigne de plus en plus de son objectif de mettre un terme à la faim, à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sous toutes ses formes d’ici 2030. C’est ce que constatent la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, ainsi que le FIDA, le Fonds international de développement agricole, l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, le PAM, le Programme alimentaire mondial, et l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2021, 828 millions de personnes souffraient de la faim. C’est 46 millions de plus qu’en 2020, mais 150 millions de plus par rapport à 2019. Autrement dit, la pandémie de Covid-19, à ses débuts, a considérablement aggravé le sort des plus faibles et des plus exposés à la faim. À cela s’ajoutent les 2,3 milliards des personnes, soit près de 30 % de la population mondiale, qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave. Autre donnée, ce sont les femmes qui sont les plus touchées : elles sont 31,9 % contre 27,6 % pour les hommes. Là aussi, l’écart a augmenté ces deux dernières années.
Les enfants de moins de cinq ans, parmi les premières victimes, sont 45 millions à souffrir d’émaciation, la forme la plus mortelle de malnutrition, et 149 millions à présenter un retard de croissance et de développement alors que 39 millions sont en surpoids.
Quant aux perspectives, elles sont peu optimistes : à l’horizon 2030, 670 millions de personnes devraient toujours souffrir de la faim, même en cas de redressement économique mondial, soit autant qu’en 2015. On est bien loin de l’objectif de l’élimination complète en 2030. La guerre en Ukraine ne fait rien pour améliorer la situation globale, Kiev et Moscou étant les deux plus grands producteurs mondiaux de céréales de base, de graines oléagineuses et d’engrais.
Les politiques publiques en faveur de l’agriculture sont également à revoir selon le rapport. Elles se concentrent sur les échanges et le marché, et sous forme de subventions. Or, ce soutien «ne bénéficie pas à beaucoup d’agriculteurs, est néfaste à l’environnement et n’encourage pas la production des aliments nutritifs qui composent une alimentation saine» indique le texte onusien. Il faudrait alors réorienter le soutien à l’alimentation et à l’agriculture de façon à cibler des aliments nutritifs pour lesquels la consommation par habitant ne correspond pas encore aux niveaux recommandés dans le cadre d'une alimentation saine.
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