Un réfugié rohingya au Bangladesh lors d'une manifestation marquant le 5e anniversaire des exactions de l'armée birmane, le 25 août 2022. Un réfugié rohingya au Bangladesh lors d'une manifestation marquant le 5e anniversaire des exactions de l'armée birmane, le 25 août 2022.  Les dossiers de Radio Vatican

Rohingyas: il y a 5 ans, le début des exactions de l'armée birmane

Il y a 5 ans, le 25 août 2017, l’armée birmane lançait une vaste offensive contre la minorité musulmane des Rohingyas, forçant à l’exil plus de 750 000 personnes. Dans quelle situation se trouvent aujourd’hui ces réfugiés ? Entretien avec Olivier Guillard, chercheur au Centre d'études et de recherche sur l'Inde, l'Asie du Sud de l’Université de Québec à Montréal.

Entretien réalisé par Olivier Bonnel – Cité du Vatican

Il y a tout juste 5 ans, la communauté internationale découvrait le drame des Rohingyas, cette minorité musulmane bimane vivant essentiellement dans l’Etat de l’Arakan et depuis longtemps persécutée en Birmanie. Le 25 août 2017, l’armée birmane lançait une vaste offensive faite de bombardements, de massacres et de viols envers la communauté. Plus de 750 000 Rohingyas ont du fuit leurs terres vers le Bangladesh voisin, où se trouvaient déjà plus de 100 000 réfugiés. victimes de précédentes violences.


Un retour en Birmanie impossible

En mars 2022, les Etats-Unis ont pour la première fois reconnu que des Rohingyas avaient été victimes d'un «génocide» perpétré par l'armée birmane. Ces derniers survivent aujourd'hui entassés dans des camps insalubres, et refusent de retourner en Birmanie tant qu'ils n'auront pas obtenu des droits de citoyenneté et des garanties de sécurité.

Le gouvernement du Bangladesh refuse cependant de pérenniser la présence de ces centaines de milliers de réfugiés sur son territoire. Pour désengorger les camps, Dacca a déjà fait transférer quelque 30 000 d’entre eux sur Bhashan Char, une île déserte aux conditions naturelles hostiles, située dans le golfe du Bengale. Le ministre des Affaires étrangères, A.K. Abdul Momen, argue ces derniers mois de «problèmes environnementaux, sociaux et économiques» causés par l'afflux de Rohingyas, jugeant que «le rapatriement volontaire et durable est la seule solution à la crise.»


La Haute-commissaire de l'ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, a toutefois prévenu de son côté, la semaine dernière, que «les conditions ne sont pas réunies pour les retours» en Birmanie, régie depuis l'an dernier par une junte militaire à la suite d'un coup d'Etat.

Rencontre avec le Pape François

Le 1er décembre 2017, lors de son voyage à Dacca, capitale du Bangladesh, le Pape François avait rencontré des réfugiés rohingyas et s’était ému en écoutant leurs témoignages. Le Saint-Père leur avait alors demandé pardon «au nom de tous ceux qui les ont persécutés, dans l’indifférence du monde».


Privés de leur citoyenneté et considérés comme apatrides, les Rohingyas vivent toujours dans le plus grand dénuement. Qu’en est-il aujourd’hui de leurs conditions de vie ? Que peut faire la communauté internationale à leur encontre ? Entretien avec Olivier Guillard, chercheur au Cerias, le Centre d'études et de recherche sur l'Inde, l'Asie du Sud de l’Université de Québec à Montréal.

Entretien avec Olivier Guillard, chercheur au Cerias de Montréal

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25 août 2022, 17:00