La destruction de la forêt amazonienne atteint un point de non-retour
Marine Henriot, avec agences – Cité du Vatican
Plus d’un quart de la forêt qui est détruit, et cela, de manière irréversible. La forêt amazonienne s’étend sur 9 pays: le Pérou, le Brésil, l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, la Guyane et la Guyane française et le Suriname. Les organisations indigènes de ces pays sont actuellement réunis à Lima, pour le 5ème sommet des Peuples indigènes, et demandent une protection immédiate pour les 74% restants de la forêt amazonienne.
«C'est une alerte rouge nous disant que, si nous ne faisons rien maintenant, nous n'atteindrons pas les objectifs de développement de 2030 ni ceux des grands accords conclus à la COP de Glasgow», a lancé le Vénézuélien Gregorio Mirabal, à la tête de la Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (Coica), qui représente 3,5 millions d'indigènes habitant cette région.
La destruction vient de l’exploitation forestière et pétrolière, qui engendre incendies, pollution, créant la savannisation de l’Amazonie, autrement dit la forêt se transforme en savane.
L'Amazonie, puits de carbone indispensable
La situation est donc gravissime. L’Amazonie, forêt tropicale, est au départ un puits de carbone: elle absorbe le CO2, principal gaz responsable du réchauffement climatique, limitant ainsi l’augmentation des températures. Détruire la forêt amazonienne, c’est donc s’autodétruire. Déjà dans certaines parties du sud-est, l’Amazonie émet plus de carbone qu’elle n’en absorbe.
Selon une étude publiée en juillet dans la revue Nature, la partie sud-est de l'Amazonie est passée de la fonction de puits de carbone à celle de source de CO2. Lors des cinquante dernières années, les plantes et les sols ont absorbé plus d'un quart des émissions de CO2, même quand ces émissions ont augmenté de 50 %.
Comme le disent les chefs indigènes de la région, le point de non-retour est effectivement atteint.
Autre problème abordé lors de ce sommet des chefs indigènes: l’assassinat des défenseurs et dirigeants amazoniens. Plus de 280 personnes ont été tuées ces dernières années dans les 9 pays du bassin amazonien.
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