Duel au sommet pour la présidentielle brésilienne
Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican
Dimanche 2 octobre, 156 millions d’électeurs brésiliens sont appelés à choisir leur président, dans un pays où le vote est obligatoire depuis 1932, à partir de 18 ans.
Parmi 11 candidats, deux profils ont monopolisé la campagne: le président sortant, Jaïr Bolsonaro et l’ancien président, deux fois élu, Lula Inacio Lula da Silva.
A droite toute, Jaïr Bolsonaro, 67 ans, populiste et conservateur, il est un ancien capitaine de l’armée brésilienne, en perte de vitesse dans les sondages. «Le Brésil est dans un état de difficultés économiques et sociales», explique Silvia Capanema, maitresse de conférence à l'université Sorbonne Paris-Nord, historienne, spécialiste du Brésil contemporain, «33 millions de personnes sont en précarité alimentaire, c’est un record». L’augmentation des travailleurs informels et les 686 000 morts de la pandémie de Covid-19 entachent également le bilan de Jaïr Bolsonaro, qui souffre d’un taux de rejet de 52%, un record pour un président sortant candidat à sa succession dans le pays.
A l’opposé de l’échiquier politique, Lula da Silva, deux mandats de président à son actif, en 2003 et 2011, et 580 jours de prison pour corruption, avant d’être blanchi par la justice. Le chef du Parti des travailleurs caracole en tête des sondages ces dernières semaines, profitant d’un soutien d’une partie de la population brésilienne et de l’impopularité de son opposant.
L’enjeu de l’Amazonie
Le bilan de Jaïr Bolsonaro concernant la forêt amazonienne brésilienne est considéré commme catastrophique par les spécialistes de l’environnement. Sous son mandat, la déforestation annuelle en Amazonie a augmenté en moyenne de 75% par rapport à la décennie précédente, rappelle l’agence AFP. A noter également l’augmentation des feux de forêts provoqués, pour étendre les zones agricoles, précise Silvia Capanema. Le dernier mandat est également marqué par les attaques contre des responsables indigènes, dans des conflits directs avec les occupants des terres.
Selon une étude récente, l'Amazonie brésilienne est déjà passée de puits de carbone à source de CO2, relâchant sur la dernière décennie 20% de plus de ce puissant gaz à effet de serre qu'elle n'en a absorbé.
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