Pour la première fois, l’extrême droite aux portes du pouvoir en Suède
Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican
C’est un scrutin inédit et indécis qui se profile en Suède ce dimanche 11 septembre. Les électeurs sont invités à renouveler leurs élus locaux, municipaux et les membres du parlement, le Riksdag, pour les 4 prochaines années. La Première ministre sortante Magdalena Andersson, le chef de file de l'opposition de droite Ulf Kristersson et le leader de l'extrême droite Jimmie Åkesson sont les trois poids lourds qui s'affrontent ce dimanche.
Les 349 sièges du Riksdag sont attribués à la proportionnelle, mais seuls les partis réunissant plus de 4% obtiennent des députés. Autre particularité du modèle suédois: une majorité de "pour" n'est pas nécessaire pour gouverner, mais un Premier ministre ne doit pas être rejeté par une majorité absolue, soit 175 sièges.
L’extrême droite, devenue fréquentable
Selon Piero Colla, professeur en modèles politiques d’Europe du Nord à l’université de Strasbourg et fonctionnaire au Comité économique et social européen (CESE) à Bruxelles, en menant une politique de dédiabolisation, l’extrême droite de Jimmie Åkesson est devenue un partenaire politique fréquentable, et à des chances de s’imposer comme le deuxième parti du pays: «l’argument de la sécurité, de la lutte contre les bandes organisées, la criminalité est devenu un élément permanent de l’actualité suédoise, et un thème qui rassemble tous les partis», explique-t-il.
La spécificité des écoles suédoises
Autre thème qui s’est imposé dans la campagne, avec l’arrivée de la guerre en Ukraine: l’adhésion de la Suède à l’Otan, qui globalement séduit tous les partis, exceptés les Verts et les Communistes. Mais également la place de l’école dans la société suédoise, intrinsèquement liée à la question de l’intégration des personnes migrantes. Depuis les années 1990, les «écoles libres» se sont développées en Suède, née pour défendre la diversité pédagogique, la «friskolor» est une entreprise comme une autre, qui fait des profits et verse des dividendes. Lors de cette campagne, la liberté des écoles religieuses a notamment été remise en cause, éclaire Piero Colla.
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