Au Kazakhstan, une modernisation sans démocratisation
Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican
Le 1er septembre, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev proposait d'organiser une élection présidentielle anticipée cet automne et de réduire le mandat du chef de l'Etat à un septennat non renouvelable, dans ce pays autoritaire d'Asie centrale. Kassym-Jomart Tokaïev, 69 ans, au pouvoir depuis 2019 après la démission de son tout-puissant prédécesseur, Noursoultan Nazarbaïev, 82 ans, a également proposé d'organiser des législatives anticipées au premier semestre 2023.
«Il faut bien distinguer des réformes qui ont vocation à moderniser le pays des réformes qui le conduiraient à le démocratiser», éclaire Marie Dumoulin, directrice du programme Europe élargie du centre de réflexion européen ECFR, «pour l’instant, nous sommes dans une démarche de modernisation de l’administration et du fonctionnement de l’État, et non dans une démarche d’ouverture et de démocratisation».
Révolte de janvier
En janvier dernier, le Kazakhstan, riche en minerais et en hydrocarbures, a été secoué par des manifestations pacifiques contre la hausse des prix du carburant, suivies d'émeutes ayant fait plus de 230 morts.
Un contingent militaire russe était alors intervenu pour rétablir l'ordre, dans le cadre de l'alliance militaire unissant les deux pays. Il s'agissait de la plus grave crise politique dans cette ex-république soviétique depuis son indépendance en 1991.
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