Législatives en Italie: la perspective d’un virage à droite
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les Italiens choisiront ce dimanche leurs députés et sénateurs. Le scrutin devait se tenir entre février et mai 2023, mais le pays, à l’instabilité gouvernementale chronique, a connu en juillet dernier sa quatrième crise politique en quatre ans avec la chute du gouvernement hétéroclite de Mario Draghi.
En tête des sondages arrive la seule grande formation à ne pas avoir participé à ce gouvernement: le parti post-fasciste Fratelli d’Italia, crédité de près du quart des intentions de vote. Issu en 2012 du Mouvement social italien, héritier du fascisme, il est aujourd’hui mené par Giorgia Meloni, 45 ans, qui a fait campagne sous la devise «Dieu, patrie et famille». Elle est la première femme qui pourrait devenir chef de gouvernement si le président Sergio Mattarella accepte de la nommer Premier ministre. L’alliance conclue par son parti avec Forza Italia, de Silvio Berlusconi, et la Ligue de Matteo Salvini est largement donnée favorite du scrutin.
Ce changement de gouvernement arrive dans un pays qui fait face à de nombreux défis: entre autres, un taux de natalité en berne (1,25 enfant par femmes en 2021) et une population vieillissante (l’âge médiant est le plus élevé de l’UE, à 47,6 ans); une dette colossale de plus de 2700 milliards d’euros, soit 150% du PIB; une baisse drastique du pouvoir d’achat et une hémorragie de cerveaux et de jeunes partant à l’étranger dans l’espoir d’y trouver un travail.
Quel qu’il soit, le nouveau gouvernement devra répondre aux attentes d’une population jusque-là déçue par les promesses politiques.
Hervé Rayner, est maître de conférences en Sciences politiques à l’Université de Lausanne. Il nous explique pourquoi la coalition de droite bénéficie d’une confortable avance.
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